JADIS 

 

Nos ancêtres des 17ème, 18ème et début du 19ème siècle vivaient surtout du travail de la terre et de l’élevage. La famille, la plus petite cellule de la société, n’était alors qu’une petite communauté qui devait s’auto-suffire. A cette époque, et surtout à la campagne, les gens étaient totalement dépendants de leurs cultures,  de la bonne santé de leurs animaux. Une mauvaise récolte pouvait signifier la ruine et entraîner des conséquences dramatiques.

 

Fruits, légumes et céréales constituaient l’essentiel de la nourriture et leur garantissaient la survie durant les longs mois d’hiver.

Au 17ème siècle, la culture du lin et du chanvre se répandit dans la région. Des métiers à tisser apparurent et nombreuses furent les familles qui en possédaient un. A Puttelange, une fabrique de peluche de soie, indispensable à la fabrication des chapeaux haut-de-forme, s’installa. Dans un premier temps, des particuliers de toute la région effectuèrent ce travail à leur domicile. Ceci leur assurait quelques menus revenus supplémentaires leur permettant d’acquérir outils, vaisselle, textiles et autres produits divers que l’on ne pouvait produire soi-même.

Puis, alors que le système était bien rodé, une manufacture fut fondée en 1833 sous la dénomination : ‘‘Société Massing frères Huber et Compagnie’’.

En 1844, elle emploiera jusqu’à 1.400 ouvriers venant de toute la région. De nombreux farschvillérois se rendaient donc ainsi, chaque matin, à pied, sur leur lieu de travail. Mais en 1913, la manufacture fermera définitivement ses portes.

Notre village était aussi très réputé pour le travail de la vannerie. Des centaines de chapeaux de paille étaient confectionnés à domicile et se vendaient sur les marchés de la région.

 

Les animaux servaient de force de travail pour le labourage des champs et la traction des chariots. Chevaux et bovins représentaient une grande richesse. D’ailleurs, la hauteur du tas de fumier implanté devant la maison était très souvent le signe extérieur évident de la richesse de la famille.

Légumes, œufs, lait, fruits, topinambours et plus tard la pomme de terre constituaient l’essentiel de la nourriture quotidienne tandis que petit bétail et volailles assuraient une indispensable ressource en protides. Mais on n’affichait que peu souvent de viande au menu, exception faite des menus des grands jours de fête.

 

Du lever au coucher du soleil, nos ancêtres travaillaient dur. Les temps de loisirs et de repos étaient plus que rares. La messe et les vêpres du dimanche étaient, pour certains, le seul moment de détente, le seul ‘‘divertissement’’ dans une semaine. Même l’hiver, dans les granges, le travail se poursuivait par le battage des céréales destinées à la fabrication du pain. L’entretien des outils et des bâtiments occupaient la gente masculine.

A l’intérieur des maisons, le plus souvent dans la seule pièce chauffée, appelée le poêle,  les femmes s’adonnaient à la confection de repas, au tissage, au filage, au tricotage et au reprisage des vêtements usés ou déchirés.

 

Rythmées par la course du soleil, puis par la seule horloge du village, celle de l’église, les journées apparaissaient bien courtes. La vie tournait essentiellement autour de la nécessité de nourrir la famille et d’entretenir les biens, souvent hérités des générations antérieures.

 

Aujourd’hui, cette époque, pourtant pas si lointaine, nous semble difficile et bien peu enviable. C’était une époque où l’on ne se soignait qu’avec des plantes et où l’on pouvait décéder d’un mal sans aucune gravité. C’était une époque où l’Etat n’offrait aucune aide, aucune retraite, une époque où chaque famille ne pouvait compter que sur elle-même.

 

Et bien que nous ne trouvions rien à envier à nos ancêtres, ceux-ci étaient néanmoins riches. Ils étaient riches d’une valeur qui, aujourd’hui, nous est presque étrangère, mais qui, jadis, était plus que la norme ; elle leur était indispensable : elle se nommait et se nomme encore solidarité.

 

 

Un vieux chant de Farschviller nous conte le travail de la vannerie.

 

Der Palmierhut

 

Liewes Kättel, liew den kläne Palmierhut,

Liew den Mann, der ne so hibsch jo dret,

Dem sin Herz, so glicklich un so frohgemut

Dag und Nacht elän nur fa dich schlet.

 

Aefach isch der Hut us Palmier nur gemacht,

Uff dem Plaschter schpielt der Sonneblick.

Inner sinem kläne Blatt so frindlich lacht,

Din un mimer liewe ewges glick.

 

Un wi schen e rotes Bändchen ne umgibt,

Das so nett sich im de Kopp rim leyt,

Sine Farv sat wie sehr das Herz dich libt,

Das dort drinner sich des lebes freyt.

 

Billig isch des Hut und doch van grosser Wert,

Ischt a bischen krumm des Blattes Rand,

Blibt er mir uff ewge Zitte hoch geehrt.

 

Weil geschenkt hat mir din Engelshand.

 

UN DROIT DE JUSTICE 

 

Dans un écrit du Parlement de Nancy, daté du 4 avril 1772, il est fait mention de ce que les villages de Farschviller et Cappel possédaient un droit de rendre justice depuis déjà près de 400 ans. Ce droit dépendait des seigneurs de Sarrebrück.

 

Les crimes et les délits commis dans ces 2 villages étaient soumis à la justice locale et jugés sur place. La torture et les mises à mort y étaient également exécutées jusqu’à l’avènement de  Louis XIV.

Les exécutions avaient alors lieu sur l’ancienne route reliant Johannesweiler à Farschviller. Les cartes mentionnent encore à ce jour une parcelle portant le nom de « Galgen » (ce qui signifie potence).

 

Les autres localités avoisinantes, ne possédant pas ce droit, devaient livrer leurs coupables au tribunal de Puttelange.

 

Le représentant de la justice, en résidence à Puttelange, se rendait à Farschviller toutes les quinzaines, afin de consulter les cahiers de doléances et de rendre les jugements. Les audiences se tenaient le plus souvent dans la maison du greffier local, ou celle de Michel ALLARD, étant certainement l’une des plus grandes du village.

Le tribunal, dénommé Haute Cour de Justice de Farschviller et Cappel, se composait d’un juge, de 2 procureurs officiels (faisant office d’avocat pour chacune des parties) et d’un greffier. 

 

Nous possédons tous les procès allant des années 1734 à 1790, période à laquelle la  Haute Cour de Justice de Farschviller et Cappel  a cessé de siéger. Durant toutes ces années, cette dernière a été appelée à juger de cas les plus divers, allant de problèmes issus des partages d’héritage, de mises sous tutelles des enfants mineurs d’un parent décédé, aux déclarations de décès, de tensions de voisinage, de contrats, tant verbaux qu’écrits, non respectés, d’inventaires faits après un décès, de malversations diverses et autres litiges.

 

Les actes portés à notre connaissance nous ont permis de connaître l’identité de ces acteurs :

 

-        Le Juge Garde :

BREM –TAFFIN - HENNESSIENNE

-        Les procureurs : 

François DOMERS, père et Philippe Jacques DOMERS fils,

Maître DOR, Maître LAMOTHE, Maître Laurent HERMANNY, Maître STOCK, Maître BARTHE du bailliage Royal de Sarraguemines,  Maître WELTER, Maître KIPPERT, Maître WEBERT,

-        Les greffiers :

 GENEVAUX, Maurice KAYSER, Etienne RAVENNEL et ……

 

LES  CONJOINTS VENUS D’AILLEURS

 

En consultant les registres communaux ou paroissiaux, on s’aperçoit que, jusqu’au 19ème siècle, les patronymes perduraient de génération en génération : la plus part des couples étaient originaires du village, voire quelquefois des environs. En effet, à cette époque, on circulait peu. Seuls des habitants de Cappel ou d’Ellviller venaient régulièrement, chaque semaine, à Farschviller pour assister aux offices et messes. Pour eux, ces déplacements représentaient l’une des rares possibilités de rencontrer un ou une futur(e) partenaire et, en conséquence, de fonder une nouvelle famille.

Cependant tout cela n’était pas une règle en soi : dans certains métiers, on pouvait rechercher son conjoint dans des villages plus éloignés où l’un des habitants exerçait la même activité, comme, par exemple, les meuniers, les chaudronniers ou les forgerons.

 

Puis, peu à peu, alors que l’on construisait le chemin 24, actuellement rue principale qui relie Forbach à Puttelange, on vit apparaître des voyageurs ou commerçants de passage, séjournant régulièrement ou occasionnellement dans les quelques auberges du village. Certains d’entre eux ont alors trouvé l’âme sœur à Farschviller. De nouveaux patronymes sont alors apparus tandis que certains autres, présents depuis toujours, disparaissaient.

 

Mais c’est surtout à l’issue de la première guerre mondiale et bien plus encore avec le retour à une vie normale dans les années 50, avec la fin de la seconde guerre mondiale, dès lors que les personnes pouvaient se déplacer plus facilement et plus rapidement avec les nouveaux moyens de transport apparus, pour le train, dès la  seconde moitié du 19ème siècle, et pour l’automobile, dès le début du 20ème siècle, que les familles se sont constituées hors les limites du village, amplifiant la mixité et la diversité des patronymes de Farschviller.

 

Toutefois ce rappel à l’histoire de notre village présente des exceptions qui ont été relevées dès le début du 18ème siècle.

 

  • En 1715, BAUMANN Magnus, maçon originaire de KORUS dans le Tyrol, épouse WAGNER Anne Elisabeth de Farschviller.
  • En 1757, HAGNIOS Antoine, tisserand, originaire de VILLINGEN en Forêt Noire, épouse PORTA Anne, native d’Ellviller, mais résident à Farschviler.
  • En 1805, NAGASSE Jean-Adam, coupeur de bois,  originaire de BILDSTOCK en Prusse, épouse GLAD Suzanne de Farschviller.
  • En 1808, BRAUN Mathieu, chaudronnier originaire de LORENTZBERG en Belgique, épouse THIRION Anne-Marie de Farschviller.
  • En 1820, MICHEL Christophe de Farschviller, épouse NONNENMACHER Louise, native de BERG dans le Bas-Rhin.
  • En 1862, GLAD Georges de Farschviller, épouse NONINGER Thérèse Françoise, originaire de UNTERSCHNEIDHEIM, dans le Royaume de Würtemberg.

 

 

LES DIVORCES

 

Depuis les années 1960, en France, le taux de divorce n’a cessé d’augmenter.

Au temps de nos grands parents, les divorces restaient extrêmement rares. 

 

Jusqu’au 18ème siècle, le mariage était essentiellement une institution qui assurait un certain ordre social, donnant aux enfants un père légitime et aux parents ‘‘une assurance-vieillesse’’.

Le travail du couple, combiné à celui effectué par les enfants, permettait de vivre, voire de survivre, dans une société où n’existait encore aucune retraite, ni aucune assurance et où tous les soins médicaux étaient totalement à la charge des patients.

Vivre, survivre demeurait donc la seule priorité des familles et surtout la seule priorité des femmes dont le statut était fragile.

 

Les mariages fondés sur ‘‘l’intérêt’’ résistaient mieux au temps que les mariages basés sur l’amour (en tout état de cause, la notion d’amour ne vint s’immiscer dans l’institution du mariage que vers le début du 18ème siècle).

‘‘L’intérêt’’ est aussi l’une des raisons qui peut expliquer, pourquoi, aux 18ème  et 19ème siècles,  les divorces restent exceptionnels.

Par ailleurs, les femmes n’ayant pas d’activités rétribuées, il leur était difficile, voire impossible, de quitter le domicile de celui qui leur assurait l’existence.

Et à une époque où, dans nos campagnes, tous se connaissaient, se fréquentaient, étaient tous plus ou moins apparentés, lourde était la chape du ‘‘qu’en dira-t-on’’.

 

Toutefois, on retrouve dans les registres quelques rares divorces. Si les motifs n’y sont pas consignés, on peut supposer que les raisons étaient d’importance.

 

·       Ainsi, Anne-Marie SCHWARTZ, née le 18 juin 1846 à Farébersviller, épousa le 15 avril 1874, Jean MICHEL de Farschviller. Deux enfants naîtront dans cette famille. A la mort de Jean, elle épousa Nicolas WILMOUTH, mais ils divorceront quelques années plus tard.

 

·       Le 22 novembre 1871, Pierre PIERRA, né le 19 janvier 1844 à Grundviller, journalier de profession, épousa Anne-Marie GEISLER, à Farschviller. Les époux divorceront le 25 août 1878.

 

·       En 1925, André THIER, né le 24 septembre 1873 à Farschviller, épousa en secondes noce Marie CHARTAGNA, après avoir divorcé de Marie-Florence GUGELMANN.

 

 

LES MAIRES DE FARSCHVILLER

 

Alors que la notion de ‘‘commune’’ apparaît dès le XIème siècle, celle de maire n’apparaît qu’au XIIème siècle.

Le maire était alors celui qui administrait le village pour le compte du seigneur.

 

·       A la fin du XVème siècle, les maires achètent leur charge, pour 2 années.

·       En 1692, un Edit Royal supprime cette pratique et crée les ‘‘offices de maire.’’ Ils sont élus pour une année par les habitants du village et confirmés par le seigneur local.

·       Sous la Révolution, les maires sont élus au suffrage direct pour 2 ans ; ils sont rééligibles.

·       Par la constitution du 13 décembre 1799, les maires sont nommés par le Préfet.

·       Sous la 2ème République et le Second Empire, dans les communes de moins de 6.000 habitants, le maire est élu par le Conseil Municipal. Toutefois, dans les autres communes, le maire continue à être nommé par le Préfet.

·       A compter de 1871, le maire est élu  par le Conseil Municipal, exception faite des villes chefs-lieux et des villes de plus de 20.000 habitants.

 

·       C’est la loi du 5 avril 1884, sur l’organisation municipale, qui établit le principe de l’élection du maire et des adjoints par les conseils municipaux.

A ce principe, il convient de noter les exceptions suivantes :

-        les dispositions du Régime de VICHY par lesquelles les maires des villes de plus de 10.000 habitants sont nommés,

-        et la ville de PARIS qui n’élit son maire que depuis 1977 (le 1er maire alors élu fut Jacques CHIRAC).

 

Ladite loi de 1884 établit également la durée du mandat du maire qui est alors de 4 années. Le 10 avril 1929, cette durée sera alors portée à 6 ans (qui demeure l’actuelle durée du mandat de nos élus municipaux).

 

 

Un hommage tout particulier doit être rendu, tant aux anciens élus de notre village, qu’à ceux que nous avons connus et qui ont œuvré ou oeuvrent encore à ce jour au bien-être de nos concitoyens :


 

·       1688                     OLKENBACH Léonard,

·       1688                     WEISS Hector

·       1701                     CLEMENT Marcel

·       1708                     BLESIUS Jacques, 

·       1709-1712            WEBER Christophe,

·       1728                     MAYER Jean-Nicolas,

·       1729                     VALLER Jean

·       1744                     RISSE Jacques,

·       1747                     PORTA Antoine (en 1748, il déménage à Ellviller)

·       1748                     BOUR Jean

·       1749                     BOUR Jean

·       1750                     RISSE Jacques

·       1756                     SIMON Georges

·       1759                     MEYER Antoine,

·       1761                     RISSE André (mort pendant son mandat en 1762)

·       1762                     BASTIAN Nicolas

·       1763                     DAUB Pierre

·       1764                     BASTIEN Nicolas

·                                              ALBERT Jean-Adam,

·                                              MAYER Georges,

·       1774                     SPOREN Mathias

·       1776                     JOHANN Nicolas

·       1781                     WEBER Henri

·       1782                     RISSE Jean

·       1786                     JOHANN Nicolas

·       1788                     BOUR Jean

·       1798                     BOUR Jean

·       1813-1815            WAGNER Jean-Georges

·       1817-1828            WILMOUTH Louis

·       1829-1836            MAYER Georges

·       1837-1840            GRATZIUS Jean

·       1841-1842            THIRION Nicolas

·       1843-1844            MAYER Jean-Nicolas

·       1845-1851            GRATZIUS Jean

·       1852-1854            THIRION Nicolas

·       1855-1864            STENGEL Jean

·       1864-1866            HERGOTT Jean

·       1866-1874            MARON Augustin

·       1874-1883            RISSE Jean-Nicolas

·       1883-1889            SIMON Pierre

·       1889-1893            PITZ Christophe

·       1904                     MULLER Jean

·       1908-1912            SCHILCKLING Michel

·       1912-1918            DONATE Jean

·       1918-1925            MAYER Jean-Pierre

·       1925-1929            THIRION Nicolas

·       1929-1938            ALBERT Emile

·       1938-1939            KARST Paul

·       1940-1944            KOSCHER Emile

·       1942-1944            Herr HAHN, ‘‘Ortsgruppenleiter’’

(pendant l’occupation)

·       1945-1947            Nicolas THIRION (Fils)

·       1947-1959            ALBERT Emile

·       1959- 1977           HOFFMANN Bernard

·       1977-1983            GERTNER Fernand

·       1983-1992            THIRION Marcel                        

·       1992-1995                      BIHL Jean-Claude

·       1995-2008            JACQUES André

·       2008-2014            MULLER Christophe

 

·       2014- 2020            MULLER Christophe

·       2020-                   MULLER Christophe

 

LA FERME DU ROY

 

Mises en place par Colbert en 1681, les Fermes du Roy étaient des compagnies de financiers qui prenaient en bail la levée de l'impôt.

Elles percevaient l'impôt royal dans toute l'étendue du royaume et s’engageaient à restituer le montant à l’Etat, faisant au passage d’énormes bénéfices.

A cette époque, l’État confiait donc déjà à un organisme privé une mission relevant d'un service public, en l'occurrence, ici, le recouvrement de certains impôts.

En 1774, la Ferme Générale comptait 87 représentants de la finance appelés "fermiers généraux". Leur nomination dépendait du ministre des finances et, le plus souvent, le ministre recevait du candidat un pot-de-vin considérable.

Pour collecter l’impôt à toutes les frontières, terrestres ou côtières, la Ferme Générale se devait d’avoir un nombreux personnel : en 1774, elle employait, dans toute la France, quelques 24 000 personnes.

Presque chaque paroisse possédait sa brigade, le plus souvent composée de 8 hommes: 1 brigadier, 1 sous-brigadier et 6 subordonnés -appelés gardes, employés ou commis-. Un lieutenant était à la tête de plusieurs brigades.

Nous ne possédons que peu de détails sur le logement de ces ‘‘fonctionnaires’’, mais la plupart habitaient dans leur propre habitation.

 

A l’origine, les employés ne portaient pas d’uniforme, mais seulement une bandoulière aux armes du roi : les fleurs de lys. A partir de 1800, ils bénéficièrent d’un uniforme. Ils étaient armés d’un sabre et d’un mousqueton. Il advenait même qu’ils suppléaient la maréchaussée.

 

Leur journée se divisait ainsi : 12 heures de service et 12 heures de repos.

Le service de jour pouvait consister en une observation à poste fixe, souvent auprès d’un riverain compatissant. Quant au service nocturne, il consistait en patrouilles, puis, au petit jour, la nouvelle équipe parcourait son territoire pour opérer la jonction avec la brigade voisine, tout en observant d’éventuelles traces laissant présumer d’activités suspectes.


La grande préoccupation de la brigade était la recherche de faux sel, c’est-à-dire le sel n’ayant pas transité par un grenier à sel et ayant ainsi échappé à la taxe. Elle avait pour cela droit de procéder à des visites domiciliaires.

 

Pour pouvoir postuler comme employé dans les brigades, il fallait être âgé de 20 ans, de religion catholique et savoir lire et écrire : le brigadier et le sous-brigadier faisaient office de secrétaires : ils transmettaient leurs écrits à un bureau supérieur.

 

De multiples raisons pouvaient amener un homme à s’engager comme employé dans les Fermes du Roy.

 

En premier lieu, la solde : 300 livres par an, en 1786. Si cette somme peut paraître faible comparée au prix général des denrées, elle était toutefois suffisamment élevée pour inciter un ouvrier ou un journalier à s’engager.

Devenir employé était donc une promotion et le salaire était toujours assuré. En outre, un employé pouvait espérer monter en grade, devenir sous-brigadier, voire brigadier.

Ils étaient bien sûr exonérés des principaux impôts en usage comme la taille et la gabelle.

Enfin, la Ferme fut la première administration à avoir mis en place un système de retraite : celle-ci pouvait même être prise à mi-traitement, après vingt ans de service.

Il était parfaitement possible de se faire employer dans sa paroisse de naissance et y rester toute sa vie, mais, comme nous le démontre les registres d’état civil, la plupart de ces employés étaient originaires des villages voisins.

Les cahiers de doléances de nos paroisses révèlent clairement qu’ils étaient le plus souvent méprisés : leur rang social, d’une part, et le fait qu’ils n’étaient pas autochtones, d’autre part,  ne faisaient qu’aggraver les choses.

Durant plus de trente ans, ces brigadiers, sous-brigadiers et collecteurs avaient fait de Farschviller leur point de chute, tandis que le capitaine, leur chef, résidait à Farébersviller.

 

La Ferme fut l’une des institutions de l'Ancien Régime qui fut la plus vivement critiquée au cours de la Révolution. Dépeints comme des rapaces et des tyrans, les fermiers généraux en payèrent souvent le prix sur l'échafaud : le 8 mai 1794, 28 anciens fermiers généraux furent guillotinés, parmi lesquels des hommes de grande valeur comme le chimiste Antoine Laurent de LAVOISIER.

La Ferme Générale elle-même fut supprimée le 21 mars 1791.


Les archives de la commune nous permettent de retracer, d’une façon ininterrompue, leur présence de 1754 à 1772, mais,
déjà en 1740, un certain Louis SCHOFFTER assurait la collecte des impôts.

Le capitaine, M. de la SALMONIE, résidait à Farébersviller.

Les brigadiers, sous-brigadiers et employés résidaient à Farschviller.

 

On retrouve :

·       En 1754, François PARISOT, sous-brigadier de M. DUCHENOIS,

·       En 1755, Paul LARIVIERE, employé au poste de Johannesweiler, est transféré à Farschviller : il y restera jusqu’en 1759.

·       De 1756 à 1761, Nicolas BOJOY et Claude BOUR.

·       De 1758 à 1768, Joseph MOINEAU et Ferdinand JACQUES.

·       En 1760, Claude MONTELLE, sous-brigadier.

·       En 1761, Jean MIRGOUR.

·       En 1762, Nicolas LAURANTIAUX.

·       De 1763 à 1765, Simon MERTZ.

·       De 1764 à 1769, Albin REMY, Claude GARAUBE et Georges COLLAIZE.

·       En 1765, Pierre LEBEC.

·       En 1766, Nicolas GROSJEAN et Daniel BOUQUET.

·       En 1767, Jean-Baptiste JAMAIS.

·       En 1772, Gaspard RENAU.

 

Ces mêmes registres nous donnent encore de précieux renseignements concernant la famille des collecteurs.

 

Les brigadiers :

·       Claude BOUR et son épouse Marguerite HYLETTE avaient trois enfants. Claude était brigadier entre 1756 et 1761.

·       Nicolas LAURANTIAUX  et son épouse Jeanne MEAUX eurent un enfant en 1762 portant le nom de Mathias. Nicolas LAURANTIAUX était brigadier en 1762.

 

Les sous-brigadiers :

·       François PARISOT et son épouse Barbe GILLE avaient deux enfants. En 1754, François est sous-brigadier.

·       Claude MONTELLE, sous-brigadier en 1760. Son épouse, ainsi que leur fille, portaient le prénom de Marguerite.

·       Etienne MAURICE né en 1717 à Puttelange et son épouse Marie EVRARD, née en 1723 et décédée le 20 janvier 1757. Ils eurent deux fils, tous deux morts en bas âge.

·       François CLAISSE et son épouse FEVRIER barbe.

·       Michel HERMANN, époux de SPEDER Elisabeth de Farschviller. Il était né en 1743 à Albestroff.

 

Les employés :

·       Nicolas BOJOY et son épouse Anne-Marie VILLONE avaient quatre enfants. Nicolas était employé entre 1750 et 1759.

·       Richard RICHARD et son épouse Anne GARANNE ont perdu leur fils Joseph, le 12 février 1762 à l’âge de 18 mois. Richard était employé en 1762.

·       Simon MERTZ et son épouse Catherine BARBE, ainsi que leurs trois enfants, tous décédés en bas âge. Il était employé entre 1763 et 1765.

·       Jean-Baptiste JAMAIS et Ursule MANIERE perdirent leurs deux enfants jumeaux, le 19 mai 1769. Jean-Baptiste était employé en 1767.

·       Alban REMY et son épouse Catherine DASSIER avaient quatre enfants. Alban était employé entre 1764 et 1769.

·       Pierre MOUZON,  et son épouse Marie HENNEZIENNE. Leur fille Marie décède le 6 avril 1772. Pierre était employé.

·       Jean-Nicolas BOHRNER, employé à la Ferme du Roy. Sa fille, Catherine est décédée en 1772.

 

Toutes ces personnes, ainsi que leurs épouses, ne semblent pas être originaires de notre village : leurs patronymes ne font pas partie de la généalogie des noms de familles que l’on trouve à cette époque à Farschviller.

Il est même certain qu’ils ne se sont pas enracinés dans le village, car les registres paroissiaux ne révèlent aucun sacrement donné à leur descendance, hormis ceux cités ci-dessus.

 

Dans son livre, l’abbé TOUBA dit que ces collecteurs étaient tellement méprisés de la population qu’ils n’ont certainement pas voulu demeurer dans le cadre de leur lieu de travail pour y vivre les dernières années de leur existence.

 

DEPART POUR L’AMERIQUE

 

Depuis la fin du 18ème siècle, notre région connut de grandes vagues d’immigration vers le Nouveau Monde.

Poussées par  les persécutions religieuses, la pauvreté et les famines, des familles entières quittaient la France pour se lancer dans l’aventure du nouveau monde à la recherche d’une vie meilleure, voire de la richesse.

Ce n’était plus la ruée vers l’or qui avait attirait les foules, mais la possibilité d’acheter d’immenses territoires à vil prix et de recommencer une nouvelle vie.

L’une des régions de prédilection des Français était le Missouri.

Fondée en 1764 par Pierre LACLEDE et Auguste CHOUTEAU, cette région est alors essentiellement peuplée par des familles d’immigrés d’origine française ou francophone.

En 1803, la France se sépara de cette terre pour la somme de 80 millions de francs, mais, bien qu’étant désormais rattachée à l’Amérique, la majeure partie de la population du Missouri restait française.

Encore aujourd’hui, en Californie, dans le Kansas, le Missouri ou l'Indiana,[]

des bourgs et des villages portent les noms de "Lorraine", "Moselle" ou "Metz".

 

C’est dans ce contexte que Christophe BOUR et sa famille, que Jean-Nicolas MAYER et son épouse Marie, ainsi que Michel HOUPPERT, quittèrent Farschviller à la recherche d’une vie meilleure.

Ceux qui quittaient ainsi leur famille et leur village, ignoraient alors qu’ils connaitraient, le plus souvent, une vie encore plus difficile.

 

SAINT-LOUIS, petite ville ne comptant pas plus de 1000 habitants en 1803, était le point de rencontre des immigrés français. Le plus souvent désargentés, après la traversée onéreuse de l’Atlantique et des terres d’Amérique, il leur fallait souvent chercher du travail avant d’envisager l’achat d’une propriété. Pour certains, SAINT-LOUIS était la ville d’un nouveau départ. Pour d’autres, et après seulement quelques mois, c’était déjà la fin de la grande aventure.

 

Située sur les rives du Mississippi, la petite ville de SAINT-LOUIS vécut deux grandes catastrophes.

Avec l’arrivée et l’installation de ces milliers d’immigrés, la ville connut un essor formidable. Les maisons en bois, destinées à héberger toute cette population de passage, poussaient comme des champignons. Les eaux usées stagnaient dans les rues avant de s’écouler dans des fossés de plein air. Comme d’autres villes à la même époque, et de même que sur le vieux continent, des épidémies de choléra pouvaient faire rage. En 1849, une de ces épidémies manqua de peu de décimer tous les habitants de SAINT-LOUIS.

De plus, un terrible incendie frappa la ville, rendant la promiscuité toujours plus grande.

 

Dans une autre ville, SAINT-PAUL, située, elle aussi, sur les rives du Mississippi, en 1853-54, il fallut même détruire des granges pour récupérer les planches de bois nécessaires à la confection des cercueils.

Après cette terrible épidémie, le problème de l’urbanisation fut pris sérieusement en compte. Des égouts furent creusés et de grands efforts portèrent sur l’amélioration de la gestion de l’eau potable.

Mais en dépit de tous ces efforts, le choléra ne fut malheureusement pas totalement éradiqué.

 

Dans les registres de la commune de Farschviller, on retrouve ainsi les noms de deux familles qui avaient pensé trouver le bonheur dans le Nouveau Monde. Mais pour chacune d’entre elles, l’aventure connut une fin tragique.

 

Christophe BOUR, né à Ellviller en 1797, avait épousé, en 1828, Anne-Marie MAYER, née à Farschviller, le 23 janvier 1806.  Huit enfants naîtront de cette union :

1.    Nicolas-Georges, né le 22 avril 1829, s’établit à Saint-Louis,

2.    Jean-Nicolas, né le 24 novembre 1830, est resté à Farschviller,

3.    Anne-Marie, née le 19 septembre 1833, s’établit à Saint-Louis,

4.    Jean-Nicolas, né le 24 janvier 1836, s’établit à Saint-Louis,

5.    Jean, né le 24 mars 1838, décède le 7 septembre 1840,

6.    Jean-Christophe, né le 29 juillet 1840, décède le 1er décembre 1844,

7.    Elisabeth, née le 24 avril 1845, s’établit à Saint-Louis,

8.    Christophe, né le 11 février 1848, mourut du choléra, à Saint-Louis.

Toute la famille, exception faite de Jean-Nicolas (Jean et Jean-Christophe, les deux benjamins étant déjà décédés) ont quitté le village pour Saint-Louis entre 1848 et 1854.

Jean-Nicolas, le second de la fratrie, est resté à Farschviller, puisqu’en 1857, il y épouse Barbe LANG.

Le 15 juin 1854, Christophe, le plus jeune des enfants, décéda du choléra.

Dix jours plus tard, ses parents furent emportés par la même épidémie.

Nicolas-Georges, Anne-Marie, Jean-Nicolas et Elisabeth resteront à Saint-Louis où ils se sont établis.

 

Michel HOUPPERT est né le 7 janvier 1785 à GRENING. Le 12 février 1821, il épouse à Farschviller, Eve CARBINER, née le 14 avril 1796 à Farschviller.

Six enfants naîtront dans cette famille, dont Michel, le benjamin, en 1832.

Il semblerait qu’après la naissance de ce dernier, Michel HOUPPERT se soit rendu en Amérique, puisqu’il est décédé à la Nouvelle-Orléans, le 21 juin 1833. Mais il est sans doute parti seul, puisque tant son épouse que ses enfants sont morts à Farschviller.

 

 

L’AFFAIRE DE L’ETANG

 

Durant des siècles, les hommes ne vivaient presque exclusivement que de leur propre production : ils cultivaient légumes, tubercules, céréales et fruits. Au Moyen-Age, les bouillies de céréales et le pain composaient la base de la nourriture.

Mais presque toutes les familles possédaient quelques animaux, indispensables à la vie de la ferme. La vache donnait le lait nécessaire pour fabriquer le beurre, la crème et le fromage. Le bœuf servait à tirer la charrue et les chariots lourdement chargés. Certains possédaient même des chevaux, mais cet animal, de grand luxe, restait souvent réservé aux plus riches et n’était que très rarement abattu, car trop précieux.

Les quelques volailles et le cochon élevés dans la cour, composaient l’essentiel de la viande nécessaire à la consommation familiale.

 

Jusqu’à un passé très récent, l’Eglise interdisait la consommation de la viande pendant plus de cent jours par an. Il fallait donc trouver un autre apport de protéines indispensables aux hommes pour effectuer leurs durs travaux.

La chasse, réservée aux nobles, était strictement interdite au petit peuple, souvent sous peine de mort.

Dans nos régions, la seule ressource restait le poisson des rivières.

Or, Farschviller ne possède aucun cours d’eau d’importance suffisante pour qu’on puisse y pêcher des poissons suffisamment gros pour la consommation. Voilà pourquoi la plupart des villages environnants avaient des étangs qui, le plus souvent, appartenaient aux nobles, mais la pêche y était permise à tous : pour nos anciens, le poisson représentait un aliment important, bien moins coûteux que la viande.

 

Les villageois pouvaient donc profiter des étangs seigneuriaux mais, en contre partie, l’entretien de ces étangs était à leur charge.

C’est dans ce cadre qu’en 1675, les comtes de Puttelange demandèrent quelques travaux d’entretien de leurs étangs de Farschviller.

Or, bénéficiant de certains privilèges ancestraux, les habitants de Farschviller n’étaient pas soumis à ces corvées. Quant à ceux de Cappel et d’Ellviller, ils ne vinrent pas et les travaux d’entretien ne furent donc pas exécutés.

En 1689, quand la digue menaça de rompre, cette fois-ci, le comte ordonna les travaux à tous, y inclus les habitants de Farschviller.

Devant leur refus persistant, même après décision de justice, des soldats firent irruption au village afin de rétablir l’ordre ainsi que les droits du comte.

Ne voulant céder sous aucun prétexte, certains récalcitrants allèrent se réfugier dans la forêt tandis que les autres furent contraints à signer l’ordonnance du 5 septembre 1668 qui les soumettait, en représailles, à une série de devoirs et d’impôts envers les comtes de Puttelange, à savoir :

 

·       1,15 florin d’impôt annuel,

·       conduire annuellement 2 chariots de vin de Saverne A Puttelange,

·       régler les frais de justice concernant cette affaire,

·       payer un impôt sur chaque mouton et chèvre,

·       verser annuellement 6 Malter (6´170kg) de blé et 6 d’avoine,

·       chaque habitant doit fournir 18 jours de travail annuel,

·           chaque famille doit fournir annuellement 2 dindons aux cuisines seigneuriales,

·       livrer annuellement un porc gras,

·       chaque personne travaillera 6 fois 4 heures annuellement dans les pâtures seigneuriales,

·       une demi-journée pour faucher les céréales et rentrer la moisson dans les bâtiments à Puttelange,

·       fournir un traqueur en période de chasse,

·       en cas de guerre, les hommes devront s’armer eux-mêmes,

·       chaque paysan doit fournir 2 charrettes de bois de chauffage.

 

Rapidement, les Farschvillérois entamèrent deux procès qui durèrent près d’un siècle, pour retrouver leurs anciens droits et libertés.

En 1728, le Herzog Léopold de Lorraine appela les seigneurs de Puttelange à la clémence, mais, à sa mort, la tyrannie reprit.

Un nouveau procès fut lancé qui dura jusqu’à la Révolution sans qu’aucune sentence fut jamais prononcée.

 

Nous pouvons conclure de cet épisode que les gens de Farschviller ont ‘‘la nuque raide’’, car même la justice, et quelquefois les armes, n’ont eu raison d’eux.

La plupart des prêtres, ayant desservi dans le village, firent cette même constatation et quelques uns allèrent jusqu’à demander leur déplacement.

 

 

Aujourd’hui encore, ce caractère bien trempé semble encore bien perdurer, si l’on en croit certaines autorités diocésaines… ou bien nos ‘‘amis’’ des villages voisins… Sans nul doute, certains gènes continuent à subsister au-delà des années, voire des siècles !!!

 

DIE WIRIGMÜHLE

- Le moulin à eau -

 

Depuis plus de deux millénaires, le pain constitue un élément primordial de notre alimentation. Avec la sédentarisation de l’homme, la culture des céréales s’est généralisée. A l’origine, le grain était écrasé à la main entre deux pierres, puis, avec l’invention de la roue à eau et de la transmission mécanique du mouvement rotatif, ce dur travail put être fait par les nombreux moulins à eau qui s’élevèrent un peu partout le long des cours d’eau. Si la rivière ou le ruisseau avait un débit trop faible, il fallait créer, en amont, une grande réserve d’eau, qui alimentait le moulin lorsqu’on ouvrait plus largement la digue.

 

Ceci fut le cas à Farschviller : un petit ruisseau, venant de Henriville et longeant la grande forêt, alimentait deux étangs : l’Unterweiher et l’Oberweiher.

Sur la digue de l’Unterweiher, se trouvait le moulin, plus connu sous le nom de ‘‘Wirigmühle’’.

 

L’Oberweiher, notre étang actuel, appartenait alors aux seigneurs de Puttelange :

il était toujours maintenu sous eau, car il était aussi lieu de réserve pour les poissons.

 

D’après le curé Mathias GOUVIENNE, l’Unterweiher, situé  en aval de l’Obertweiher, n’était, quant à lui, mis sous eau que temporairement, après les fenaisons et les moissons, lorsque le grain ayant été engrangé, le moulin était alors mis en activité durant quelques mois pour moudre ce grain.

Dès lors qu’il n’y avait plus de grain à moudre et le moulin mis au repos, l’Unterweiher était à nouveau asséché.

En regardant la carte du Cadastre de 1814, on peut constater que l’Unterweiher avait conservé sa division parcellaire : ceci permettait aux différents propriétaires terriens de récupérer leurs biens lorsque la digue du moulin ayant été ouverte et les eaux de l’étang évacuées, le site  se retrouvait à nouveau à sec.

 

En 1691, le moulin de Farschviller est mentionné pour la première fois dans les registres paroissiaux.

 

Ce moulin était alors la propriété des seigneurs de Puttelange.

Il a été exploité par les meuniers successifs moyennant un cens (ou impôt) à payer au Seigneur propriétaire. En 1764, des documents nous indiquent que ce cens représentait  un canon annuel de 30 quarts de blé, 75 livres et un porc de 150 livres.

 

D’après les registres paroissiaux, on peut retracer la liste des différents exploitants du moulin.

 

o   Avant 1694, le laboureur Jean-Jacques WAGNER (1667-1730) et son épouse Angélique EGLOFF (1771-1761) semble avoir exploité le moulin. Le couple avait trois enfants.

 

o   De 1694 à 1711, Jacques FISCHER et son épouse Anne-Marthe tenaient ledit moulin. Le couple avait sept enfants.

 

o   Deux ans plus tard, Nicolas ZINGUERLE (1667-1737) et Anne-Marie DEKER, son épouse, reprirent le moulin: ce couple avait neuf enfants.

 

o   En 1737, à la mort de Nicolas, alors âgé de 70 ans, son fils aîné Nicolas (1708-1758) reprit l’affaire. En 1732, il épousa Anne-Catherine RISSE (1712-1764) d’Ellviller : le couple eut neuf enfants.

 

o   En 1759, Anne-Catherine RISSE, alors veuve de Nicolas ZINGUERLE fils, fortement endettée, épousa Joseph SINSTEIN (1732-1779), le meunier de Rémering.

A noter que les SINSTEIN étaient une vieille famille suisse originaire de BREGENZ, sur les rives du lac de Constance. Le couple n’a pas eu d’enfant.

En 1765, soit un an après le décès d’Anne-Catherine, Joseph épousa en deuxième noce Angélique VAILLARD (1732-1774) de Puttelange. Ils eurent sept enfants. Angélique décéda en 1774, suite à l’accouchement de leur dernier enfant, lui aussi mort à la naissance.

La même année encore, Joseph épousa Anne-Marie JACQUES (1756-1810) de Farschviller. Trois enfants devaient encore naître. Joseph mourut en 1779, âgé seulement de 46 ans.

 

o   Anne-Marie JACQUES, veuve de Joseph SINSTEIN, épousa, en 1781, Guillaume PEIFFER (1735-1813) de Hellering près de Hombourg-Haut. Six enfants devaient naître de ce couple.

 

Le 18 août 1786, une  procédure de vente par adjudication du moulin de Farschviller a été lancée. A son issue, le 10 novembre 1786, Nicolas JACQUES se porta acquéreur,  pour sa fille Anne-Marie JACQUES, alors épouse de Guillaume PFEIFFER, le meunier de Farschviller, dudit moulin pour la somme de 8.250 livres.

 

o   A la mort de Guillaume PEIFFER, en 1813,  Henri GUINGERICH (1772-1839), laboureur de Johannesweiler, reprit l’exploitation du moulin. Henri, qui était propriétaire de la ferme de Gansweiller, était de confession baptiste. Vers 1796, il épousa Barbe STOUQUIN (1776-1813) avec laquelle il eut 2 enfants, Madeleine et Henry.

 

o   En 1820, soit 7 ans après la mort de Barbe, Henri épousa Marguerite PEIFFER, fille de Guillaume PEIFFER. Un enfant, Jean, leur sera donné. Ce couple fut le dernier à exploiter le moulin de Farschviller. 

 

En 1836, le moulin fut détruit par un incendie.

Henri GUINGERICH, sa fille Madeleine et son fils Jean firent construire sur les ruines du moulin, deux maisons : ils vécurent dans la première et la seconde sera occupée par Catherine PEIFFER (1781-1848), fille aînée de Guillaume PEIFFER et d’Anne-Marie JACQUES. En 1829, Catherine avait épousé le cordonnier Jean RABOIN. Ce dernier, devenu veuf, épouse, en 1848, Jeanne KLOPP (1821-1885) de Bliesbolschen. Jeanne avait un fils naturel qui fut légitimé lors du mariage de Jean et de Jeanne.

 

En 1866, ces maisons furent définitivement détruites et le terrain fut alors vendu à la famille DONATE-SIMON.

 

Vers le milieu du 19ème siècle, l’‘‘Unterweiher’’ fut asséché.

 

Au début du 20ème siècle, seule la tombe de Henri GUINGERICH, qui en tant que baptiste n’avait pu être enterré au cimetière, témoignait encore de la présence d’un moulin à cet endroit, mais celle-ci a également disparu.

 

 

Pendant l’occupation allemande, l’Unterweiher fut remis en eau afin de s’intégrer à la ligne Maginot aquatique : des soldats allemands en firent sauter la digue, en 1944.

 

L’ARPENTAGE DE 1744

 

Il est souvent très difficile de remonter le cours de l’histoire d’un petit village tel que le nôtre.

 

Dans le document d’arpentage de 1744, dont il est question ci-dessous, se trouve une mention faisant allusion à un précédent abornement général effectué en l’année 1650.

 

Mais il faudra cependant attendre l’an 1706 pour que soit établi un véritable document situant chaque parcelle au sein du ban de Farschviller et de Cappel qui précisait, pour chacune d’elles, toutes les mesures, à savoir : longueur, largueur, surface ainsi que l’identité du propriétaire

 

Ce fut l’arpenteur Joseph KIPPER de Metzing qui fut chargé de cette mission : mais ce document -de trois cents pages- est rédigé en francique lorrain. Et jusqu’à présent il ne m’a pas été possible de prendre connaissance d’une traduction de ce document.

En 1743, Jean, baron de Varsberg, vend le fief de Farschviller et Cappel à Christian Otto Rhingraff Dhaun et de Stein, seigneur de Puttelange.

L’année suivante, le nouveau propriétaire fit procéder à un nouvel arpentage de son domaine, comme le lui permettait l’arrêté du Conseil d’Etat du 27 mai 1732.

 

L’an 1744, le 30 juin, 8 heures du matin, en la maison de Jacob Risse, habitant de Farschviller, maire en ce lieu, hôtel par nous choisi, où nous nous sommes transportés de Sarreguemines à la distance de 4 lieues.

Est comparu par devant nous,  Joseph Antoine Dubois, Conseiller du Roy, lieutenant particulier au bailliage d’Allemagne et commissaire en cette part, Messire Christian Otto, Rhingraf Dhaun et de Stein, Seigneur de Fénétrange, Puttelange, Farschviller, Cappel et autres lieux.

En qualité de tuteur honoraire de Messire Friderich Rhingraf  son neveu mineur, aussi seigneur desdits lieux et autres,  par Messire Bour, son avocat assisté du sieur Roos, secrétaire dudit seigneur, lequel nous a dit que, par arrêt du Conseil d’Etat du 27 mai 1732, il lui a été permis de faire procéder aux récolements des bans dudit Farschviller et Cappel et que, pour y parvenir, il nous aurait présenté la requête en qualité de commissaire nommé par la compagnie et qu’en vertu de notre ordonnance, il aurait fait assigner par exploit de l’huissier Lhuillier dûment convoqué les habitants et communautés de Marienthal, Seingbouze, Henriville, Farébersviller et Théding, pour retrouver toutes les limites de leurs bans aux fins de procéder, avec eux, aux mêmes limites et séparations desdits bans .

 

Au matin du 30 juin 1744, Joseph Antoine Dubois, Conseiller du Roy, lieutenant particulier au bailliage d’Allemagne, le géomètre BLANCATTE, Joseph COLLIGNON, le greffier et  M. THAXES, avocat à la Cour et Substitut, se mirent en route afin de délimiter le ban de Farschviller et de Cappel.

Deux anciens, issus de chacun des villages limitrophes furent assermentés pour faire office de guides et d’indicateurs des limites de leur ban respectif. Toutes les anciennes bornes de 1650 furent recherchées et de nouveaux piquets furent plantés afin de pouvoir procéder à toutes les mesures nécessaires pour bien délimiter les bans des différents villages.

 

Les représentants des différents villages furent :

 

Pour FARSCHVILLER : Jacob RISSE, maire, Barthélemy BOUR, adjoint, Jean-Pierre CREMER, adjoint, et Jean Nicolas MAYER, échevin de justice de Farschviller.

 

Pour CAPPEL : Nicolas VILBOURG, haut maire, et Michel JEAN, échevin de justice de Cappel.

 

Pour MARIENTHAL : Antoine FAUSSETIE, maire, Martin DIRICK, syndic, et Henri ADAM.

 

Pour SEINGBOUZE : Pierre SAUTRE, syndic, Jean Pierre RISSE, Pierre VISEGUERBER et Jean RIMLING.

 

Pour HENRIVILLE : Christophe BIGHOT, maire, Nicolas KLOCK et Jacob LANG.

 

Pour FAREBERSVILLER : Jean HOULLE, maire, Jean GEISLER, échevin de justice, et Jean LEUY.

 

Pour THEDING : Jean METZING , maire , Jean-Adam LANG, syndic, Léonard MULLER, échevin de justice, et Laurent Johann ………, royal en la gruerie de Boulay,  François et Henry VILMOTTE, fermiers de la cense seigneuriale de Johannesweiler, dépendante de Puttelange, Conrad GEHUDE et Conrad MAYER forestiers dudit Seigneur de Puttelange.

 

Pour EBRING :  Jean-Michel KlEIN, syndic, et Jean HOULLE.

 

Pour DIEBLING : Jean-Pierre BOUR, Guillaume BOUR, Christophe MERTZ et Jean TJECK.

 

Pour LOUPERHOUSE : Philippe ALGRAIN, André SIMON, Christian ………. et Pierre COUTILLON.

 

Pour ELLVILLER : Jean RISSE maire, Jacob PORTA, syndic, et Jean PORTA, échevin de justice.

 

Pour HOSTE : Pierre KIRICH, syndic, Michel ERASMUS, maire, et Jean DOBANTON, haut maire, de HOSTE.

 

Pour BARST : Antoine FRIDE, maire, Nicolas REDER, syndic, et Nicolas BLAISIUS, échevin de justice.

 

Commencé le 30 juin 1744, 8 heures du matin, il s’acheva le //////////////////

 

Cet abornement a été mesuré avec une chaîne de vingt pieds de long.

La toise a dix pieds, le pied à dix pouces, le tout en mesure de Lorraine.

 

Le 28 avril 1745, à 8 heures du matin, à la requête du comte Christian Otto Rhingraff Dhaun, seigneur de Puttelange,  en qualité de tuteur de son neveu mineur Fréderich Rhingraff Dhaun,  en vertu de l’arrêt du Conseil d’Etat du 27 mai 1732, on procède donc au recollement, c’est-à-dire à la vérification de l’arpentage du sieur Kipper de 1706.

 

Joseph Antoine Dubois, lieutenant particulier au bailliage d’Allemagne, assisté de Jean Antoine Blancatte, arpenteur et juré à ce bailliage, ont convoqué dans la maison de Jean Risse, de Farschviller, les maires et adjoints des deux villages. Ceux-ci furent enjoints de présenter trois experts et guides pour servir d’indicateurs pour ce recollement. L’exacte répartition des parcelles -effectuée en 1706- sera suivie et respectée, mais en se servant cette fois d’une mesure différente de celle utilisée par Kipper, 49 ans plus tôt.

Mais les grands propriétaires terriens ne l’entendaient pas de cette oreille : pour cette vérification, ils ne pouvaient envisager l’usage d’une autre mesure que la mesure de Lorraine précédemment employée.

Les habitants des deux villages ne s’opposaient pas à ce recollement, mais ils n’entendaient  pas collaborer à ce travail si la mesure de Lorraine n’était pas utilisée.

 

Sur quoi un procès-verbal fut établi et la commission se retira.

 

Un siècle plus tard, sous l’Empereur Napoléon 1er, le 14 juin 1814, le géomètre 1ère classe KEHL établit la première carte cadastrale : celle-ci situe précisément toutes les constructions alors existantes.

 

A l’origine, les habitations du village de Farschviller se situaient autour de la chapelle saint Valentin, où plus tard se sont succédées les deux églises Saint Denis.

D’ailleurs, cette partie porte encore aujourd’hui le nom ‘‘Im Ort’’ ce qui signifie bien ‘‘au village’’.

Plus tard, des maisons se sont construites de part et d’autre de la rue du village, jusqu’à l’intersection de la rue de la colline et de la rue Sainte Barbe.

Depuis le 17ème siècle, le village se compose de deux pôles : la partie haute du village (Oberdorf) et la partie basse (Unterdorf), les deux sont reliées par la rue du Village.

Le haut du village se situe sur une petite butte, autour de l’église, tandis que le bas du village se trouve à proximité des berges du Mutterbach.

La partie haute, la plus ancienne, était bien plus prisée que celle du bas, souvent menacée d’inondation.

 

C’est à partir de la carte de 1814  et de divers documents cadastraux que nous allons tenter de retrouver l’origine et les propriétaires des maisons signalées sur le plan Napoléonien (plan qui se divise en trois secteurs : A, B et C).

 

Les numéros mentionnés sur les habitations dudit plan correspondent aux numéros des parcelles sous lesquelles celles-ci ont été alors enregistrées. 

 

LE VILLAGE AU 19ème SIECLE

 

En 1766, Farschviller et Cappel sont unis au royaume de France par le mariage de Louis XV. Les seigneurs de Puttelange resteront encore propriétaires des lieux jusqu’aux décrets de l’Assemblée Constituante de 1789.

En 1790, la Lorraine est divisée en quatre départements : Meuse, Vosges, Moselle et Meurthe.

 

Avec l’arrivée de  l’Empereur Napoléon 1er, la France va connaître un nouveau découpage et sera pour la première fois entièrement cartographiée. C’est donc de là que date le plus ancien plan où figurent toutes les habitations du village.

C’est à partir de ce document que nous essayerons de retrouver l’origine et les propriétaires de certaines de ces maisons.

 

A l’origine, les habitations se situaient autour de la chapelle saint Valentin, où plus tard se sont succédé les deux églises saint Denis.

D’ailleurs, cette partie porte encore aujourd’hui le nom « Im Ort » ce qui signifie bien, « au village ».

Plus tard, un second pôle d’habitations surgit à l’intersection des rues de la colline, du village et de la rue sainte Barbe. La partie haute du village, (Oberdorf) et la partie basse et (Unterdorf). Peu à peu les deux parties vont se rejoindre par de nouvelles constructions le long de l’actuelle rue du village.

Le haut du village se situe sur une petite butte, tandis que le bas du village se trouve sur les berges du Mutterbach. Souvent menacée d’inondations, la partie haute, la plus ancienne, était bien plus prisée que celle du bas.

 

A partir de divers documents, il est possible de retrouver les propriétaires de certaines maisons signalées sur le plan Napoléonien. Ce plan se divise en trois secteurs : A, B et C.

 

Les numéros mentionnés sur les habitations du plan sont les numéros des parcelles sous lesquelles celles-ci ont été enregistrées à l’époque. 

 

PARTAGE DES TERRES COMMUNALES

 

Au temps de la Révolution, la population de Farschviller avoisinait les 500 habitants et le village comptait 84 familles.

 

Tous possédaient quelques terres indispensables à leur survie. A une époque où chaque ménage devait souvent assurer sa propre survie, un verger, un potager, des terres agricoles ainsi que des prés de pâturages étaient indispensables.

La commune possédait également de grands biens terriens dont elle tirait ses plus grandes rentrées d’argent. Des forêts, elle extrayait le bois nécessaire pour son propre fonctionnement : le chauffage des bâtiments publics, le bois de construction pour les bâtiments communaux, ainsi que les ventes diverses.

Les terres non boisées servaient essentiellement pour la pâture des animaux que les bergers communaux menaient quotidiennement paître.

 

A une date inconnue, mais antérieure à la Révolution de 1789, la commune procéda à la mise en location de terrains, à savoir : 30 hectares 76 ares et 43 centiares de terrains cultivables et 17 hectares  23 ares  et 93 centiares de prés.

 

Les conditions étaient les suivantes :

1.    Il fallait être chef de famille.

2.    Avoir un feu. (un foyer)

3.    Payer annuellement 6 francs pour être inscrit sur la liste d’attente.

4.    Une fois le lot obtenu, payer annuellement un loyer de 15 francs pour bénéficier du terrain.

5.    A la mort du chef de famille, son lot revenait à sa veuve.

6.    A la mort d’un chef de famille sans épouse, son lot revient au plus ancien inscrit sur la liste d’attente.

 

Ainsi, quatre-vingt-quatre familles ont bénéficié de ce système de location de terres à cultiver et/ou de prés.

 

En 1845, la commune comptait près de 150 habitants supplémentaires, soit 61 familles de plus qu’au temps du partage initial. Or, ces nouvelles familles, bien qu’ayant payées, et pour certaines depuis de nombreuses années déjà, les 6 francs de droit d’entrée, n’avaient toujours pas  bénéficié de l’attribution d’un des  lots.

Le 18 mai 1845, elles adressèrent une lettre au sous-préfet de Sarreguemines, pour réclamer un juste partage des terres entre tous les habitants du village.

 

Un mois plus tard, le conseil municipal rejeta cette requête, au prétexte que le partage primitif ne pouvait être remis en cause.

 

Il ne m’a pas été possible de déterminer avec exactitude l’époque à laquelle cette pratique fut abandonnée.

 

LE CHEMIN n° 24

 

Jusqu’au 18ème siècle, le village se cantonnait aux habitations situées le long des rues que nous connaissons aujourd’hui sous les noms de ‘‘rue Abbé Schütz, rue de l’église, rue saint Denis, rue du village et rue des grenouilles’’.

 

Les deux extrémités du village se situaient : la première au presbytère et la seconde à la croisée des rues du village, de la colline et sainte Barbe.

Il y avait cependant une petite extension jusqu’au pont de la rue des grenouilles.

 

Au début du 19ème siècle, de grands projets se firent jour, consistant à relier entre elles et par des chemins praticables les grandes villes.

Ainsi, il fut décidé de créer une route reliant Forbach à Puttelange.

Chaque village traversé par cette voie se devait de participer financièrement aux frais de construction de l’ouvrage. Cette nouvelle route qui portait à l’époque le nom de ‘‘chemin n° 24’’, affleurait le village de Farschviller et coupait la route reliant Farschviller à Diebling, c’est-à-dire la rue saint Jean.

Ce chemin n° 24, nous le connaissons actuellement sous le nom de ‘‘rue Principale’’, aujourd’hui la rue la plus longue de notre village et celle qui comporte le plus d’habitations.

 

Dans sa délibération du 3 août 1840, la commune vota donc un budget de 5.000 francs pour la construction de ce chemin de grande communication. Chaque année, la somme de 1.000 francs serait versée à M. NOYER, agent en chef du département, chargé de sa réalisation.

Mais comme tout grand projet, son exécution dépasse largement les frais estimés au départ. C’est ainsi qu’au terme de 7 années, le montant des règlements s’élevait déjà à la somme de 5.198,32 francs. Le conseil municipal refusa donc de payer plus longtemps des travaux qui ne semblaient pas avancer, mais dépassaient déjà considérablement le budget initial. Dans un rapport au préfet, l’agent NOYER signala que c’était justement ce refus de payer qui provoquait la lenteur des travaux, mettant même en péril la réalisation du projet. Le préfet somma donc la commune de régler rapidement son retard de paiement. En 1851, la facture s’élevait à 8.471,32 francs. Mais en bon élève, pour une fois, Farschviller pliera.

 

Dès les travaux achevés, certains voient, dans le chemin n°24, une nouvelle chance de se lancer dans un nouveau commerce tandis que d’autres désirent y faire bâtir leur maison, afin de s’éloigner quelque peu du centre du village.

 

 

C’est ainsi que les premières constructions surgirent à la croisée du chemin n°24 et de la rue reliant Farschviller à Diebling.

 

 

  • En 1866, Michel MULLER, journalier, obtint l’autorisation de construire une maison entre la barrière du chemin de fer et le village. Elle se situe à la suite de celle de François BECKER.
  • Pierre THIER, tisserand, obtint, en 1866, l’autorisation de construire une maison. Il y résidera avec son épouse  Elisabeth et leurs onze enfants.
  • Georges  FLAUSSE construisit sa maison avant 1866.

 

Cette nouvelle route devint un lieu de grand passage : les commerciaux et artisans, l’armée, les particuliers à pied ou à voiture à chevaux, les convois tirés par des attelages, tous empruntent cette nouvelle route bien plus praticable.

 

Augustin MARON, Michel ABT et Nicolas FLAUSSE ont flairé la bonne affaire. Dans leur modeste maison, on pouvait trouver de quoi se sustenter. Nicolas FLAUSSE fera même construire, attenante à sa maison, une écurie pour y nourrir et soigner les chevaux qui véhiculent ou tractent les attelages.

On constate également qu’à partir de cette époque, les mariages ne se feront plus, comme c’était l’usage, entre jeunes gens issus du même village ou des villages voisins ; mais désormais les partenaires viendront de villages ou villes bien plus éloignés.

 

De nouveaux patronymes apparaissent. Un sang nouveau coule.

 

LA LIGNE DE CHEMIN DE FER

THIONVILLE-NIEDERBRONN

 

L’invention de la machine à vapeur révolutionna le monde industriel du 19ème siècle.

C’est ainsi qu’en Amérique, une ligne de chemin de fer traversa d’Est en Ouest l’immense continent. Dans la vieille Europe, presque tous les pays transformèrent leurs paysages en y construisant des lignes afin que les principales villes puissent être reliées entre elles, facilitant par là déplacements et relations commerciales.

Dans les administrations et les ministères parisiens, naissaient ces grands projets : notre région fut ainsi dotée de plusieurs lignes, mais celle reliant Thionville à Niederbronn concernait tout particulièrement notre village. Non seulement, les convois ferroviaires passaient chez nous, mais, surtout, ils s’y arrêteraient.

 

Entre 1850 et 1860, la compagnie des chemins de fer de l’Est fit creuser des tranchées sur tout le parcours pour en étudier le terrain : des ponts seraient à construire, des tunnels à édifier, des vallées à combler.

 

Le 14 juin 1861, un décret impérial déclara d’utilité publique l’établissement de la ligne du chemin de fer reliant Thionville à Niederbronn. Dès lors, les ingénieurs pouvaient se mettre à l’ouvrage, tracer l’itinéraire exact, établir le site des principales gares.

 

Le 9 juin 1861, pour les tranchées creusées dans la forêt communale lors des études de terrain, notre commune perçut sa première indemnité d’un montant de 84,33 francs.

 

Le décret impérial rendait obligatoire les ventes ou les cessions de terrains que nécessitait la construction de la ligne : aussi, au fur et à mesure de l’avancée des travaux et durant près de dix ans, la commune de Farschviller, toucha des indemnités pour les terrains qu’elle avait dû céder :

·       Le 7 août 1862, la commune reçue  une indemnité de 190 francs pour les lignes d’études ouvertes dans la forêt,

·       En juin 1863, la commune dut céder 80,32 ares de forêt, estimés par les agents de l’administration des ponts et chaussés à 604,92 francs,

·       Le 3 mai 1863, elle perçut une indemnité de 1.315,90 francs

·       Le 29 mai 1863, et afin de permettre la construction de la gare, une parcelle de 80,32 ares fut estimée à 722,88 francs. Néanmoins, le sous-inspecteur de Sarreguemines estima qu’au vu de l’apport considérable que le chemin de fer apportait à la commune,  une indemnité de 604,92 francs semblait suffisante,

·       Le 5 novembre 1865, la commune perçut une indemnité de 435,96 francs pour une  parcelle de  30,43 ares,

·       Le 15 juillet 1866, l’indemnité fut de 80 francs pour 1,36 are,

·       Le 8 décembre 1867, l’indemnité s’élevait à 130 francs pour 5,65 ares,

·       Le 30 sept 1867, l’indemnité fut de 150 francs pour 9,99 ares,

·       Le 5 septembre 1869, la commune dut encore céder 4,15 ares pour la somme de 27,34 francs.

 

Pour exécuter le travail titanesque que représentait cette réalisation, de nombreux ouvriers furent engagés dont certains provenaient même des pays limitrophes. Souvent logés dans des baraques de fortune, ils faisaient vivre les commerçants des villes et villages proches de leur lieu de travail.

 

En consultant les actes de naissance, on peut retrouver les noms de certains qui étaient présents sur le chantier : soit en couple et ont eu un nouvel enfant, soit célibataire qui ont pris femme au village et ont eu un ou des enfants. Parfois on peut retrouver certaines indications quant aux personnes chez lesquelles ils ont été hébergés.

 

Les premiers ouvriers arrivés sur le chantier de la ligne de chemin de fer furent les terrassiers :

 

 

ØAUDON Dominique : Né en 1823 à Passavaut dans le canton de Jussey en Haute-Saône, il travaillait en tant que terrassier. En 1863, il avait épousé Catherine DONATE de Farschviller.

ØAULET Désiré : Originaire de Casteau en Belgique, il travaillait en tant que terrassier. Avec son épouse Céleste MICHEL, ils louaient une chambre dans la maison de Jean RISSE. C’est là qu’est née en 1863 leur fille Marie.

ØBOURLET Joseph : Originaire de Casteau en Belgique, il travaillait en tant que terrassier. Avec son épouse Antoinette BURLON, ils étaient locataires de Jean-Nicolas GLAD. C’est là qu’est née en 1863 leur fille Célina.

ØDENDAL Isidore : Originaire de Casteau en Belgique, il travaillait en tant que terrassier. En 1863, son épouse Joséphine Lefebvre, donna naissance à une petite fille à Farschviller.

ØDESIMEON  Constant : Originaire de Foulain, il était terrassier aux chemins de fer à Farschviller. Avec son épouse Léonie BRESSON, ils habitaient dans la maison de Nicolas MAYER. C’est là qu’est née, en 1862, leur fille Célina.

ØHERBRAND Jean : Originaire de Born en Prusse, il était terrassier. Avec son épouse, Catherine COLLIN, il eut, en 1864, une fille prénommée Marie.

ØKNERR Henry : Né en 1826 et demeurant à Neunkirchen, il était terrassier lors de la construction de la ligne de chemin de fer. Avec son épouse Madeleine KUNTZ, née en 1826, ils ont une fille Marie qui est née dans la maison de Nicolas OMSELS dont ils étaient locataires.

ØLONCOT Modeste : né en 1834 à Villers Saint Ghislain en Belgique, il était marié avec Olifie Philomène CRAMAZON, née en 1837. Ils étaient locataires chez Nicolas MAYER. C’est là qu’est née leur fille Berthe Marie en 1864. Modeste était affecté aux travaux de terrassier.

ØMAGER Nicolas : Né en 1842 à Farschviller, il reste célibataire et est employé comme terrassier. Agé seulement de 21 ans, il décède à Farébersviller.

ØSCHMELCK Pierre : Né en 1835, il était chef d’équipe des terrassiers. Son épouse Marguerite HACKENSTEIN devint, quant à elle, garde barrière. Deux enfants sont nés : Pierre en 1867, et Adolphe en 1868.

ØSCHNEIDER Jean : Originaire de Charleville, Jean était terrassier. Avec son épouse, Anne HAURER, il était en location dans la maison des héritiers de Nicolas PITZ. En 1862, naît leur fils Eugène.

 

 

Dès que la ligne devint opérationnelle, le village vit apparaître les nouveaux employés en charge de son fonctionnement :

 

Les cheminots :

 

 

ØBOUR Pierre : Né en 1858 à Béning, et fils de cheminot de Habudingen, il avait épousé, en 1883, Jeanne DONATE. Pierre était cheminot à Farschviller.

ØBRUME Pierre : Né en 1843 à Saint Avold, Pierre était cheminot. En 1870, il avait épousé Joséphine WETZEL, la fille de l’instituteur du village.

ØGAUMIER Claude Léonard : Originaire de Cunfin, canton d’Essoyes  dans le département de l’Aube, il était employé de chemin de fer. Avec son épouse Marie AGERON, il eut une fille Mélanie Berthe, née en 1865.

ØMATHIAS François : Né en 1856 à Vic sur Seille, en Moselle, il vint avec son épouse Joséphine MOHRAIN et ses enfants pour travailler comme cheminot. Ce fut mon arrière-arrière grand-père.

ØPIED Pierre : Né en 1840, il était marié à une certaine FRANTZ née en 1840 (leurs origines ne sont pas mentionnées dans les actes). En 1866, nait leur fils Jean Victor. Pierre était cheminot.

ØSCHMITT Jean-Pierre : né en 1849 à Hellering, il avait épousé Anne Marie PEIFFER de Farschviller en 1874. En 1875, le couple s’installe à Farébersviller et ils auront sept enfants. Jean-Pierre était cheminot chef d’équipe.

ØWERNET Antoine : Né en 1846 à Farschviller, il était l’époux de Marie-Anne BALZERT. Le couple avait trois enfants et Antoine était cheminot.


Le contrôleur :

 

 

ØBLUM Trupert : Né en 1850 à Grossherzogtum dans le royaume de Bade, Trupert était contrôleur aux chemins de fer. En 1878, il avait épousé Pauline MARON, la fille de l’instituteur du village.

 

Les aiguilleurs :

 

 

ØFICKINGER Jacques : Né en 1844 à  Habkirchen, Jacques était assigné au poste d’aiguilleur en gare de Farschviller. C’est là qu’il rencontre et épouse, en 1873, Marie Catherine THIER.

ØBINA Nicolas : Né en 1858 à Bensdorf, il épouse en 1887 Marie-Anne MARON de Farschviller. Il occupait le poste d’aiguilleur.

 

La garde-barrière :

 

 

ØSCHMELCK Marguerite née HACKENSTEIN : Mère de 2 enfants : Pierre et Adolphe, épouse de Pierre SCHMELCK, chef d’équipe des terrassiers, elle devint garde-barrière.

 

Les chefs de gare et chef de station :

 

 

ØHOUMMEL Théodore : Né en 1837, il est chef de gare à Farschviller. Avec son épouse Marie-Antoinette, il habitait au village. En 1870, ils donnent naissance à leur fils Gabriel Pierre Auguste.

ØKOSCHER Jean-Louis-Augustin : Né en 1840, il était l’époux de Marie CURE, née en 1848. En 1867, naît Marie-Louise. Jean-Louis-Augustin était chef de gare.

ØKUNERT Carl : Né en 1835, il occupait le poste de directeur du télégraphe et de chef de gare. Avec son épouse, ils donnent naissance à leur fils Eugène-Carl-Eloi en 1870.

ØREICHARDT Georges-François : Originaire de ROTTENSTEIN en Bavière, il était né en 1850. Il était l’époux de Jeanne-Marie SCHMIDT de Forbach. Georges-François était chef de gare.

ØVON MANDELSHOH Richard : Né à Trutzen, en Allemagne, marié à Linna KUHNE, demeurant à Farschviller, il était chef de station.

ØSCHNEIDER Charles : Il était l’époux de Marie Georgette Reinhardt. Il occupait le poste de chef de gare vers 1896.


Farschviller, comme la plupart des villages, disposait de plusieurs petits commerces ou artisanats. Presque tous les corps de métiers y étaient représentés : les travailleurs pouvaient ainsi trouver tout ce qui leur était nécessaire pour vivre éloignés de leur famille.

 

Dans les archives, un document du maire STENGEL, datant du 4 octobre 1862, relate un autre fait tragique.

 

 

Monsieur le Préfet,

J’ai l’honneur de vous informer, qu’hier, 3 octobre, vers 9 heures du matin, le sieur LEJEUNE Louis, âgé de 62 ans, né à Vézan - Belgique, ouvrier terrassier travaillant  au chemin de fer de Thionville à Niederbronn, s’est soudain trouvé indisposé. Aussitôt, on lui a fait quitter le chantier pour le ramener dans son logement à Farschviller. Mais arrivé à environ vingt mètres du village, il a demandé à se reposer et s’est affaissé dans les bras de ceux qui le conduisaient. On s’est hâté de le transporter dans son logement, on a vainement essayé de le rappeler à la vie : il était mort !

Comme il n’y avait chez lui ni tentative de meurtre ni de suicide, j’ai autorisé son inhumation après 24 heures.

 

 

Aujourd’hui un nombre réduit de trains circule encore sur cette voie. Et un nombre encore plus restreint s’arrête en gare. Avec le temps, nous avons fini par oublier l’importance que représentait alors la ligne de chemin de fer pour notre village. Et nous avons oublié le sacrifice de ses valeureux bâtisseurs …

 

LE SCHENGEL

 

Avec la création de la ligne de chemin de fer reliant Béning à Sarreguemines, Farschviller sort enfin de son enclavement.

 

Du jour au lendemain, de nombreux hommes s’engagent comme mineurs de fond dans les mines de charbon, à Freyming ou Merlebach. Avec un travail sûr, bien que dangereux, la vie de nombreux foyers s’améliore. Vers la fin du 19ème siècle, presque tous les hommes du village sont employés dans un travail ayant rapport avec l’extraction du précieux minerai.

 

Beaucoup de ceux qui travaillaient dans la manufacture Massing de Puttelange optent désormais, eux aussi, pour une reconversion dans les mines de charbon, là où les salaires sont plus élevés et les avantages plus intéressants. Nombreux sont ceux de Puttelange, Diefenbach, Rémering, Saint Jean Rohrbach ou encore Hilsprich qui migrent vers ces emplois connaissant une rémunération plus importante. Pour ce faire, ils se rendent chaque jour à pied à la gare de Farschviller pour prendre le train vers Béning, Sarreguemines ou Forbach : certains d’entre eux doivent marcher durant deux heures trente avant de pouvoir monter dans le train de 5 h 30.

 

Lentement, Puttelange, la ville la plus proche de Farschviller, se vide de sa force ouvrière alors qu’elle était jusque-là riche d’un moulin, d’une tuilerie, d’une fabrique de gants de soie, d’une fabrique de broderie, d’une rouennerie soierie, d’une fabrique de chanvre et de lin, d’une draperie, d’une fabrique de colle forte  et de quatre tanneries. Peu à peu, faute de main d’œuvre, ces commerces, ces entreprises mettent la clé sous la porte. Il devient alors primordial, pour Puttelange, d’être raccordé à une ligne de chemin de fer.

 

Toutefois, avec la déclaration de guerre entre la France et la Prusse, le 19 juillet 1870, le projet est stoppé d’autant plus qu’un grand nombre de batailles se déroulent sur le sol mosellan. Le 12 mars 1871, la France capitule : la Moselle devient ‘‘terre d’Empire’’. C’est alors qu’une première phase de germanisation commence, installant la rigueur allemande dans tous les domaines. Cette germanisation ne s’atténuera qu’avec la démission de Bismarck, en 1890.

 

En 1878, le conseil municipal vote à l’unanimité la construction d’une ligne de chemin de fer reliant Puttelange à Farschviller, mais ce projet restera sans suite jusqu’en 1908. En effet, Camille MASSING, le maire, n’y est guère favorable, car il craint fortement que ses ouvriers profitent des nouvelles possibilités de transport offertes par le rail, pour rechercher ailleurs un travail mieux rémunéré.

 

Mais, en 1910, avec le Dr WACK, le nouveau maire, les choses évoluent : la construction de la nouvelle ligne ferroviaire redevint d’actualité  et, le 22 janvier 1911, le Dr WACK procède à l’ouverture des travaux en donnant ‘‘le premier coup de pioche’’. Et c’est finalement le 1er mars 1912 que la nouvelle ligne de chemin fer reliant Puttelange à Farschviller, est solennellement inaugurée, tandis que les craintes de M. MASSING s’avèrent fondées, puisque, un an plus tard, ce dernier doit se résoudre à fermer son entreprise.

 

Le petit train, connu de tous sous le nom de ‘‘Schengel’’ sera mis à la retraite le 31 décembre 1936.

 

 

Je me souviens encore que, durant mes jeunes années, on pouvait encore longer le tracé de l’ancienne voie ferrée, désormais dépouillée de ses rails.

 

NOS MILITAIRES DU 18ème ET 19ème SIECLE

 

Si de nombreuses vocations religieuses ont pu naître au sein de notre petit village, notre communauté a également fourni de nombreux militaires.

En épluchant les actes de décès le la commune, on peut constituer une longue liste, certainement non exhaustive, de militaires issus de Farshviller, entre 1750 et 1850.

Ce métier permettait à la fois de voyager et, pour beaucoup, de quitter une condition sociale difficile. Mais ce goût pour l’aventure aura tout de même coûté la vie à la plupart d’entre eux.

 

·       ALBERT Jean Adam, né le 30 octobre 1749, capitaine à la retraite.

·       BASTIAN Jean Georges, mort le 12 octobre 1751 : il a servi dans la compagnie de Vienne au Régiment Royal de Bavière.

·       BLANCHE Jean, mort le 30 décembre 1729. Il était soldat en congé.

·       BOJOLY Wendel, né en 1775 et mort le 28 novembre 1846. Il était au service la République.

·       BONICHOT Jean-Denis, né le 24 mai 1822 et mort le 3 avril 1849. Il était grenadier au 57ème de LIGNE.

·       BOUR Henri-Mathieu, né le 30 novembre 1832 et mort le 30 avril 1903. Il était soldat en congé.

·       CALMES Michel, né le 17 août 1819 et mort le 12 octobre 1841 à l’hôpital St Pierre de la Martinique.

·       DAUB Jean, né le 10 avril 1775. Ancien militaire retraité.

·       DAUB Pierre, né le 27 juin 1758 et mort le 17 avril 1834. Il était canonnier du régiment de Toul.

·       ENKLE Jean-Mathias, né le 12 avril 1751 et mort le 28 février 1777. Il servait au régiment de Bavière.

·       FROELICH Pierre, né le 20 février 1834 et mort le 19 mars 1856 à Constantinople.

·       GLAD Pierre, né le 11 août 1825 et mort le 9 septembre 1855. Il fut tué lors de l’attaque de Sébastopol.

·       HESEMANN Pierre. Il fut militaire vers les années 1730.

·           HOUSSON Claude. Il fut lieutenant de cavalerie du Roy de Pologne vers 1760.

·       JACQUES Jean, né le 27 janvier 1819. Il servait au 15ème régiment d’artillerie.

·       KRATZ François Charles, né le 21 janvier 1818 et mort le 23 octobre 1854 à l’hôpital militaire de Sébastopol.

·       LAMBSTER Jean-Martin, soldat au régiment de Lisbach.

·       LANG Christophe, né le 5 février 1798 et mort le 29 juin 1857 aux hôpitaux maritimes de Brest.

·       MAGER Jean-Jacques, né le 27 juillet 1729 et mort le 21 décembre 1751 à l’hôpital Royal de Strasbourg.

·       MATHIS Henry, né le 18 novembre 1821 et mort le 18 novembre 1846 à l’hôpital militaire d’Oran.

·       MATHIS Jean, né le 29 février 1832 et mort le 5 mars 1856 à l’hôpital militaire de Sébastopol.

·       MAYER Joseph, mort le 3 septembre 1871 au Mexique.

·       MEYER Jacob, né en 1711 et mort le 22 août 1781.

·       MULLER Simon, né le 6 juillet 1776. Il servait à la 85ème Brigade.

·       NEUROTH Pierre, né le 18 janvier 1832. Il servait au 1er régiment d’artillerie de Vincennes.

·       PFEIFFER Michel, né le 28 juin 1824 et mort le 2 avril 1908. Il servait dans la garde impériale.

·       PUTZ Antoine, né le 26 octobre 1826 et mort le 18 juin 1851 à l’hôpital militaire de Colmar.

·       PUTZ Nicolas, né le 20 novembre 1841 et mort le 26 septembre 1868 à l’hôpital militaire de Metz.

·       RABOIN Henri, né le 3 juillet 1836. Il était fusilier, inscrit dans la réserve.

·       RISSE Pierre, né le 4 janvier 1832 et mort du typhus à Constantinople, le 26 février 1856.

·       ROFFE Jean-louis, né le 29 juillet 1838 et mort le 17 septembre 1859 à l’hôpital militaire de Grenoble.

·       SCHMITT François : il servait au 22ème régiment patrouilleur.

·       SCHREINER François, mort le 18 juillet 1752 à l’hôpital de Mont-Dauphin.

·       SCHTEINIGER Venzel, né en 1712 et mort le 26 janvier 1780. Il était hussard dans le régiment d’Esterhazy.

·       SIMON Nicolas, né le 25 mars 1776 et mort le 3 juin 1859, militaire au service de la République.

·       SIMON Pierre, né le 20 avril 1781 et mort le 20 janvier 1811 à l’hôpital militaire de Séville en Espagne.

·       SOMMER Michel, né le 12 septembre 1827 et mort le 31 octobre 1855 à l’hôpital militaire de Cherchell en Algérie.

·       THIEL Christophe, né le 16 avril 1812 et mort le 25 mai 1838 à Saint-Laurent-Blangy. Il servait dans la garnison d’Arras.

·       THIEL Jean, né en 1774 et mort le 30 décembre 1843. Il était au service de la République.

·       VEBER Christophe, né le 12 août 1821 et mort le 24 octobre 1845 à l’hôpital militaire de Constantine.

·       VERNET Nicolas, né le 18 janvier 1722. Il était soldat.

·       VERNETE Antoine, né le 9 novembre 1821 et mort le 10 janvier 1843 à l’hôpital militaire de Mustapha en Afrique.

·       VONCOURT Nicolas. Il était cavalier dans le régiment VOGUEZ.

·       ZITTER Jean, né en 1784 et mort le 22 mai 1812. Il servait à l’ambulance du 2ème bataillon.

·       ZITTER François, né le 12 février 1820 et mort le 10 mars 1856 à l’hôpital temporaire de Constantinople.

 

·       ZITTER Nicolas, né le 30 novembre 1811 et mort le 30 septembre 1869. Il était décoré de la médaille militaire.