LES CIMETIERES DE FARSCHVILLER

 

Au Moyen Age,  beaucoup de cimetières disposaient d’un ossuaire.

C’était un petit bâtiment dans lequel étaient soigneusement rangés les ossements des défunts après leur décomposition en terre. En effet, dans certains cimetières il était d’usage d’enterrer les morts durant quelques années, avant de les déterrer et de ranger soigneusement leurs os dans l’ossuaire. Ainsi, après un certain délai, une tombe pouvait être réutilisée.

 

Dans une lettre du Sous-Préfet du 4ème arrondissement du Département de la Moselle, adressée le 9 avril 1809 au Préfet, on trouve écrit :

« En 1755, on a bâti une Eglise dans l’enceinte de la commune de Farschviller. Autour de cet édifice, est placé le cimetière.

A cette époque, on a cessé de faire les inhumations dans un local situé hors de la commune à environ mille mètres de distance.

Ce local pouvait être un ossuaire qui aurait servi jusqu’à la construction de l’église Saint-Denis, au centre du village, en 1754.

 

Jusqu’à cette date, pendant des siècles, les habitants de Cappel et d’Ellviller ont amené leurs morts à Farschviller pour leur dernier repos. Le petit chemin, qui relie Ellviller à la rue de l’Etang, porte encore aujourd’hui le nom de « Totenweg ». Ce fut par ces chemins de terre que processionnaient les familles en accompagnant leurs proches, jusqu’à la Mutterkirche, pour y célébrer leurs funérailles et les ensevelir en terre bénie. 

 

 

Mais tous n’étaient pas enterrés au sein du cimetière : les défunts, membres du clergé, ainsi que leurs proches, certaines personnalités ou dignitaires des communes, pouvaient reposer à l’intérieur même de l’église.

Après la construction de l’église au centre du village, le vieux cimetière séculaire de la Mutterkirche fut transféré,  le 20 octobre 1754, autour de cette nouvelle église.

 

Pendant 52 ans, on y enterrera les paroissiens.

 

Mais dès 1808, la commune de Farschviller entama une procédure auprès de la Sous-Préfecture, afin de réhabiliter l’ancien cimetière.

 

Cette lettre dit : « On s’aperçoit actuellement du tort que l’on a eu d’abandonner  cet ancien cimetière et d’inhumer dans l’enceinte de la commune. Les miasmes putrides qui se répandent dans le lieu font craindre des maladies épidémiques.

M. le Desservant et M. le Maire,  ou pour dire toute la commune, désirent que l’on interdise le nouveau cimetière et que l’on rétablisse l’ancien. »

 

 

 Après accord de la préfecture et de l’évêché, les morts furent, à nouveau et comme jadis, portés en terre autour de la tour de la Mutterkirche.

 

Cette lettre du 9 avril 1809 stipule également que le local (l’ossuaire) est toujours disponible. Un architecte est même chargé de dresser le devis des réparations et d’examiner s’il sera encore suffisant pour l’usage de la commune de Farschviller. Mais, de fait, il ne sera pas réhabilité.

 

En 1838, le cimetière de la Mutterkirche fut réaménagé et entouré d’un mur, pour un coût de 1.411,08 francs

 

Devenu à son tour trop petit, il fut agrandi en 1952, en contre-bas, en direction du village, puis sur l’autre côté, en direction de la forêt, en 19……..

L’OBITUAIRE

 

Depuis des siècles, il est d’usage que l’église célèbre, annuellement et à perpétuité, des messes et des offices pour ses généreux donateurs.

C’est ainsi que pour ne pas les oublier, dans beaucoup d’églises, il y avait un obituaire, c’est-à-dire un registre mentionnant quotidiennement les messes à célébrer à perpétuité. Le prêtre pouvait ainsi, en consultant l’obituaire, connaître le nom du défunt pour lequel il célébrait la messe, ce jour-là.

 

Les donations pouvaient être de tous ordres : biens immobiliers, terres, objets précieux, or ou argent.

 

Dans les archives du conseil de fabrique, il est mentionné qu’il existait bien une liste, désormais disparue, des anciennes donations ainsi que les offices à célébrer.

 

Dans l’actuel registre, la plus ancienne mention d’une donation remonte à l’année 1841, quand Jean WINSTEIN versa, le 9 septembre, 30 francs, au profit de l’église afin que, chaque année, une messe fut célébrée à la mémoire de Mme  LANG.

A partir de Napoléon III, il était devenu d’usage, sous réserve de l’autorisation de la préfecture, que le conseil de fabrique puisse placer les dons numéraires en rentes d’Etat. Les intérêts annuels servaient alors à financer les messes sollicitées par le donateur.

·       L’Abbé KNOPFLER, curé à Farschviller de Curé de Farschviller de 1841 à 1853       a ainsi légué 300 francs à la paroisse pour faire chanter annuellement 2 messes hautes pour le repos de son âme.

 

·       Le 1er octobre 1863,
M. Augustin MARON, instituteur, assura une rente de 24 francs à la paroisse pour faire célébrer, tous les ans et à perpétuité, 4 messes hautes à l’intention de Pierre MAGER, laboureur résidant aux Etats-Unis d’Amérique et de Suzanne RISSE, son épouse, ainsi que pour Antoine RISSE.


 

·            Le 2 février 1873,  l’Abbé Jean STENGEL, natif de Farschviller (1802-1877) constitua 2 titres de rente de 40 francs, à charge de faire célébrer 5 messes aux intentions suivantes :

-        Une messe avec exposition du Saint Sacrement pour lui-même un jeudi libre, au mois de mai.

-        Une messe avec exposition du Saint Sacrement le jeudi de l’Octave du Scapulaire, pour Catherine STENGEL, sa sœur.

-        Une messe avec exposition du Saint Sacrement pour Suzanne STENGEL, une autre de ses sœurs, un jeudi  du mois d’août.

-        Une messe avec exposition du Saint Sacrement pour Jean STENGEL, son neveu, un jeudi libre, après Noël.

 

-        Une messe avec exposition du Saint Sacrement pour  Marguerite RISSE, le 1er jeudi libre suivant l’Octave du Scapulaire.

Dans un premier temps, la donation est proposée à la fabrique, soit par testament, soit directement du vivant de la personne : le conseil de fabrique étudie le don ainsi que ses conditions.

Puis, la fabrique demande l’autorisation à l’évêché d’accepter la donation selon les exigences du demandeur.

 

Enfin, l’administration des cultes autorise le placement en rente d’Etat.

Une grande partie du patrimoine de notre paroisse provient de ces fondations.

 

Avant de quitter ce monde, nos anciens avaient le souci de leur âme : pour eux, la célébration de la messe ne pouvait qu’écourter leur temps de purgatoire et, ainsi, leur permettre de rejoindre, au plus vite, Celui à qui ils ont cherché à plaire au cours de leur vie. Ces messes étaient également l’un des moyens par lesquels ils avaient la possibilité de demeurer présents dans la mémoire des membres de leur famille et de celle des habitants du village.

 

 

Depuis le Concile Vatican II (1963-1965), l’Eglise demande aux prêtres de regrouper toutes ces fondations en une seule messe, celle du 2 novembre, jour des Défunts.

 

LES TOMBES DES PRÊTRES

 

Durant les premiers siècles, les chrétiens cherchaient à être enterrés, le plus possible, à proximité de la tombe d’un saint. On pensait que, grâce à l’intercession  de celui-ci, on trouverait plus facilement la porte du paradis.

Peu à peu, les cimetières chrétiens s’installèrent autour des églises. Certains privilégiés étaient même ensevelis au sein même de l’église. Il s’agissait alors d’être au plus près de l’autel, car celui-ci renfermait les précieuses reliques d’un ou plusieurs saints. C’est ainsi que les tombeaux des saints s’étaient rapprochés des fidèles qui cherchaient en eux des modèles, des protecteurs.

 

Lorsqu’en 1808 le cimetière fut à nouveau  ramené sur le site de la Mutterkirche, il fut décidé que les prêtres seraient enterrés autour de la tour

Mais bien avant eux, d’autres prêtres furent enterrés à Farschviller : à une époque où l’on mourrait souvent jeune, les prêtres étaient la plupart du temps inhumés dans la paroisse de leur lieu de décès.