INTRODUCTION
La mémoire des anciens est source inépuisable de richesses pour les jeunes générations.
Or, je me suis aperçu que cette richesse diminuait peu à peu, au fur et à mesure que ces anciens disparaissaient : bientôt, elle se retrouverait réduite à la portion congrue. L’idée m’est alors venue de retranscrire l’histoire succincte de notre village, afin de conserver la mémoire de ce patrimoine ‘‘immatériel’’ et ainsi pouvoir transmettre ce trésor. Mais alors s’est posée la question fatidique = ‘‘comment aborder ce projet ?’’
C’est en me penchant sur le cours de ma vie, que la réponse m’est apparue : enfant du village, de merveilleux souvenirs sont remontés à ma mémoire ...
Et c’est donc tout naturellement que je vais vous faire partager l’amour de mon village, en me servant, tout du moins pour débuter, des moments de mon enfance, de ma jeunesse qui me tiennent tout particulièrement à cœur.
Ce chapitre commence donc par une belle journée d’automne de 1970 alors que mes parents venaient de s’installer dans la maison de mes grands-parents paternels à Farschviller : j’avais cinq ans et ma vie allait changer. Résidant jusqu’à présent au centre du village de Guenviller, nous habitions désormais à l’écart ‘‘derrière la barrière’’ comme on disait à cette époque.
Pour l’enfant que j’étais alors, c’était loin, si loin de tout …
Cette même année 1970, la nouvelle école est en cours de construction, celle-là même qui allait m’accueillir l’année suivante. Timide, je fis connaissance des autres enfants de mon âge dont j’ignorais tout, jusqu’à leur prénom : nous habitions si loin de tout …
Avec mes nouveaux copains, je découvris Farschviller.
Comme enfant de chœur, l’abbé MULLER me donna mes premières responsabilités et fièrement, je portais le titre de ‘‘sacristain’’. C’est là qu’est née ma fascination pour notre église Saint-Denis. J’en découvris tous les coins et recoins et, sans le savoir, une vocation venait d’éclore.
Et, lorsque, chez mes grands-parents, j’écoutais les anciens évoquer leurs souvenirs, je plongeais dans un passé, tout autant méconnu que fascinant.
Plus tard, à l’école, chez M. Fernand GERTNER, j’aimais ces recherches sur l’histoire du village que nous publiions alors dans la revue ‘‘L’écho de la tour’’.
Après 25 ans d’absence, j’ai souhaité coucher par écrit ce que j’avais appris et que je conservais encore en mémoire à propos de notre village.
HISTORIQUE DE NOTRE VILLAGE
· Saint FULRAD, né à Saint Hippolyte dans le Haut-Rhin, était archi-chapelain des rois Pépin et Charlemagne, et, depuis 749, abbé de la célèbre abbaye de Saint-Denis, près de Paris.
Cette même année 749, il accompagna l’évêque Burchard de Wurzbourg à Rome pour demander au pape Zacharie le consentement à l’élévation du jeune Pépin sur le trône des Mérovingiens. Grâce à la faveur du nouveau roi, FULRAD récupéra, pour son abbaye, d’innombrables terres jadis usurpées.
En 777, dans son testament, FULRAD énumère toutes les terres qu’il lègue à son abbaye ainsi que celles qu’il lègue au prieuré de Salonnes, près de Vic-sur-Seille.
Dans la liste, on trouve les noms de Wilre et de Tatingra, qui pourraient correspondre à ceux de Farschviller et Théding.
· En 919, la Lorraine est intégrée à la Germanie alors gouvernée par Henri 1er l’Oiseleur.
· Le village, désormais légué à l’abbaye de Saint-Denis, est reçu en fief par le voué de l’abbaye, Hugues le Grand, comte de Paris, mort en 956.
· Béatrice, sa fille et sœur du roi Hugues Capet, apporte le village à son époux Ferry 1er, comte de Bar et duc de Haute Lorraine.
· Par Sophie, leur arrière-petite-fille, le village passe à Louis de Mousson, comte de Montbéliard, qu’elle a épousée en 1038.
· Mathilde de Montbéliard, petite-fille de Sophie et Louis, épouse Adalbert, comte de Mörsberg (en Suisse) : ils feront construire un nouveau château près de Bénéstroff.
En 1123, Adalbert, qui avait été excommunié pour avoir usurpé des terres de l’abbaye de Saint-Denis, rend le bien mal acquis.
· Mathilde de Mörsberg, leur fille, épouse Méginhard, comte de Sponheim. Celui-ci, en 1125, règle définitivement le différend avec SUGER, l’abbé de Saint-Denis.
· Mathilde Von Sponheim, fille du comte Meginhard, apporte le village à son époux, Simon 1er, comte de Sarrebrück.
· Au 14ème siècle, le domaine comportant les 2 villages de Farschviller et Cappel est partagé : la première moitié sera donnée par Jean 1er de Sarrebrück en dot à sa petite-fille Mathilde, épouse de Simon, comte de Salm, Morhange, Viviers et de Puttelange. (La seconde moitié constituera un des fiefs des châtelains de Sarrebrück).
· En 1591, le comte Philippe III de Sarrebrück renonce à ses droits de suzeraineté en faveur de Jean, petit-fils de Bernard de Kerpen.
· En 1743, Jean, Baron de Varsberg, vend le fief de Cappel-Farschviller à Christian Otto Rhingraf Dhaun.
· En 1766, ce fief est uni au royaume de France par le mariage de Louis XV. Les seigneurs de Puttelange resteront encore maîtres des lieux jusqu’aux décrets de l’Assemblée Constituante de 1789, lorsque les seigneurs perdirent leurs droits et possessions au profit de la France républicaine.
· En 1790, la Lorraine est divisée en quatre départements : Meuse, Vosges, Moselle et Meurthe
· De 1790 à 1802, le village fait partie du canton de Puttelange.
ORIGINE DU NOM DE FARSCHVILLER
Au cours du temps, on retrouve plusieurs variantes du nom du village, souvent dues à des transformations du patronyme. Ainsi, note-t-on (dans différents documents d’archives) Wilre en 777, Fardulwilre en 1125, Farschvillers en 1214, Warswilra en 1322, Farssweiler en 1594, Farschvilers en 1825, Farschweiller en 1871 et finalement Farschviller.
Dans son livre sur l’histoire du village, Henri LEROND émet 3 hypothèses sur l’origine de ce nom.
· En premier lieu, et d’après les récits de Tacite, Pomponius Mela et Pline, l’ancienne Germanie et la Gaule furent, au temps de la Rome antique, un immense territoire boisé, parsemé de lacs et de marécages : une région peu hospitalière.
Aujourd’hui encore, même après des siècles de déforestation, Farschviller est entouré de forêts, de ruisseaux et de terrains marécageux. C’est au cœur de cette région que vivaient nos ancêtres.
En ce temps-là, notre village, qui portait alors le nom de Forstweiler, selon un acte du « Wild-und Rheingräflichen Hauses », fut peut-être une colonie de quelques habitations dans une immense forêt. Le terme de « Forst », en Germain, langue de l’époque, signifie effectivement forêt. Henri LEROND remarque également que, sur des tombes datant du Moyen-Age, on trouvait le nom de Forstweiler et, après la Révolution, le « o »se transformant en « a », les pierres tombales portaient alors le nom de Farstweiler.
· LEROND propose également une deuxième origine possible.
A partir de 1332, les villages de Cappel et Ellviller étaient rattachés à la paroisse de Farschviller. Le mot « Pfarrei » signifiant paroisse, Farreiweiler pourrait être une origine possible du nom de notre village et, par le fait de multiples déformations dues à l’histoire, il donnera un jour Farschviller.
· Enfin, en allemand ancien, le mot « Farr » signifie taureau.
Le village aurait pu posséder un taureau à l’usage des troupeaux des villages environnants. En effet, LEROND mentionne dans son livre, qu’au Moyen-Age, Farschviller possédait de grands élevages bovins.
VILLER vient du latin VILLARE, ce qui signifie villa ou village. Les localités dont les noms se terminent par VILLER pourraient trouver leurs racines sémantiques à l’époque gallo-romaine.
LE BAN DE FARSCHVILLER
Notre commune a une surface générale de 1.124,89 hectares divisée en 27 grandes parcelles. Elles-mêmes sont subdivisées en plusieurs petits terrains, connus des anciens sous divers noms de lieux-dits.
Notre commune est irriguée par plusieurs petits ruisseaux : le Mutterbach, le Römersbach, le Durenbach, le Weihergraben et deux autres cours d’eau sans nom. Tous se jettent à divers endroits dans le Mutterbach.
La partie du village la plus ancienne se situe, d’une part, autour de l’église et, d’autre part, le long de la rue du village allant de la fontaine à l’intersection de la rue de la Colline et de la rue Sainte Barbe.
Farschviller se trouve relié, par de petites routes, à tous les villages alentour :
· La rue du stade nous relie à HENRIVILLE,
· La rue de l’étang à HOSTE,
· La rue du cimetière à FAREBERSVILLER,
· La rue Saint Jean à JOHANNESWEILER et à DIEBLING,
· Le Totenweg à ELLVILLER,
· La Capplerschnes à CAPPEL,
· Un chemin débutant à coté de l’église, suivant la fin de la rue des Roses et suivant alors parallèlement l’actuelle rue Principale, menait à THEDING.
Le domaine communal était réparti en habitations et bâtiments publics, en jardins, vergers, prairies, forêts et surfaces agricoles cultivables.
Certains petits chemins, qui délimitaient autrefois les différentes parcelles, sont devenus aujourd’hui nos rues, car au fil du temps, de nombreuses habitations ont fleuri à leurs abords.
Depuis 1862, une ligne de chemin fer traverse le ban de la commune, reliant Béning à Sarreguemines.
LA POPULATION DE FARSCHVILLER
Farschviller ne se distinguait en rien des autres villages de la région. Toutefois, nous savons qu’en 1331, des Suédois ont décimé le village qui mettra alors plusieurs siècles à se relever de ce désastre.
Trois cents ans plus tard, en 1665, il n’y avait pas plus de 4 familles. Mais, subitement, vers 1682, le taux de natalité explosa. Alors que, jusque là, il ne représentait que 4,3% de la population, il ne cessera de croître.
De 1690 à 1699, on notera 99 naissances.
De 1700 à 1709, on notera 9 naissances.
De 1710 à 1719, on notera 19 naissances.
De 1720 à 1729, on notera 29 naissances.
De 1730 à 1739, on notera 39 naissances.
De 1740 à 1749, on notera 49 naissances.
De 1750 à 1759, on notera 59 naissances.
De 1760 à 1769, on notera 69 naissances.
De 1770 à 1779, on notera 79 naissances.
De 1780 à 1789, on notera 91 naissances.
Malgré le nombre impressionnant de naissances, la population n’augmenta que lentement, pour cause de mortalité infantile, encore très élevée de l’époque.
En 1723, quatorze enfants décèdent.
En 1731, neuf enfants décèdent durant le seul mois de mars.
En 1744, vingt enfants de moins de 8 ans décèdent de la variole.
En 1756, trente deux enfants décèdent de février à mai.
En 1784, treize enfants de moins de 5 ans décèdent.
Jusqu’au début du 20ème siècle, les naissances étaient nombreuses car aucun moyen de contraception n’étant encore connu.
Les femmes travaillaient souvent très dur et presque toujours jusqu’au jour de l’accouchement. Et il n’était pas rare de les revoir à l’ouvrage dès le lendemain.
Des sages-femmes les assistaient, mais en cas d’hémorragie ou de complications, celles-ci se révélaient souvent impuissantes. Donner la vie représentait un grand danger pour les femmes.
D’autre part, n’oublions pas qu’avant la 1ère guerre mondiale, la vaccination n’existait pas et que les conditions d’hygiène étaient souvent très rudimentaires. Lorsqu’une grippe ou une épidémie s’installait au village, tous, et particulièrement les enfants, étaient en grand danger. Les tisanes, les cataplasmes, les ventouses n’étaient pas très efficaces en ces cas particuliers.
Le 5 novembre 1771 sont célébrées les noces de Jean PORTA et d’Anna BAUR.
Dix enfants naîtront dans cette famille, mais tous mourront jeunes.
1. Marie à 14 ans
2. Catherine à 12 ans
3. Marie Marguerite à 16 ans
4. Marie à 1 mois
5. Christophe à 2 mois
6. Marguerite à 3 ans
7. Anne à 4 mois
8. Angélique à 2 ans
9. Marie à 8 mois
10. Anne-Marie à 1 an.
Le 5 août 1830 sont célébrées les noces de Jean-Georges NAGEL et de Marguerite CARBINER.
Cinq enfants naîtront dans cette famille : tous mourront jeunes.
1. François à 13 ans.
2. Catherine à 2 ans
3. Jean, mourra à la naissance
4. Henry à 8 mois
5. Pierre à 2 jours
Le 17 juin 1846 sont célébrées les noces de Jean Georges WAGNER et de Madeleine VELTSCH.
Treize enfants naîtront dans cette famille : seuls trois d’entre eux atteindront l’âge adulte, les autres mourront en bas âge.
1. Jean Georges à 81 ans
2. Marguerite à 2 ans
3. Nicolas à 4 ans
4. Jean à 6 ans
5. Christophe à 2 ans
6. Marie, ?
7. Mathieu à 1 ans
8. Eve, à 71 ans
9. Jean à 87 ans
10. Pierre à 1 mois
11. Nicolas à 13 jours
12. Nicolas à 1 an
13. Catherine à 1 mois
Le 20 mai 1851 sont célébrées les noces de Georges HECTOR et Marie GEISLER.
Dix enfants naîtront dans cette famille : un seul atteindra l’âge adulte.
1. Antoine meurt à 5 ans
2. Marguerite à 12 jours
3. Marie atteindra l’âge de 54 ans
4. Anne décède à 12 jours
5. Jean Martin à 3 ans
6. Pierre à 2 mois
7. Catherine à 2 ans
8. Jeanne à 2 ans
9. Jean-Baptiste à 9 jours
10. Elise à 7 jours
Le 10 janvier 1857 sont célébrées les noces de François LANG et d’Anne PITZ.
Neuf enfants naîtront dans cette famille. Un seul atteindra l’âge adulte.
1. Elisabeth à 27 ans
2. Mathias, meurt à la naissance
3. Catherine à 1 jour
4. Antoine à 3 jours
5. Marguerite à 1 jour
6. Un garçon mourra à la naissance
7. Jean à 2 jours
8. Un autre garçon mourra à la naissance
9. Henry à 2 jours
Le 15 février 1865 sont célébrées les noces de Christophe MICHEL et de Marie GEISLER. Cinq enfants naîtront dans cette famille. Seuls deux d’entre eux atteindront l’âge adulte.
1. Catherine ?
2. Denis Georges à 9 mois
3. Jean-Georges ?
4. Marguerite à 3 mois
5. Marie à 5 jours
Le 29 novembre 1866 sont célébrées les noces d’André THINES et d’Elisabeth THIEL.
Si seize enfants naissent dans cette famille, seuls trois atteindront l’âge adulte.
1. Barbe à 64 ans
2. Marie Catherine à 1 an
3. Pierre à 3 ans
4. Georges à 4 ans
5. Jean Nicolas à 1 mois
6. Henri à 7 ans
7. Jean Nicolas à 2 ans
8. Marie Catherine à 1 an
9. Jean, ?
10. Françoise à 2 ans
11. André à 2 mois
12. François ?
13. André à 2 ans
14. Anne Marguerite à 6 mois
15. Barbe Elisabeth à 80 ans
16. Marie Joséphine à 77 ans
En 1810, on comptait 535 habitants.
En 1877, on comptait 782 habitants.
En 1878, on comptait 747 habitants.
En 1883, on comptait 735 habitants.
En 1892, on comptait 643 habitants.
En 1908, on comptait 860 habitants.
En 1914, on comptait 891 habitants.
En 1938, on comptait 1040 habitants.
En 1947, on comptait 1016 habitants.
En 1960, on comptait 1140 habitants.
En 1965, on comptait 1260 habitants.
En 1970, on comptait 1303 habitants.
En 1980, on comptait 1262 habitants.
En 1985, on comptait 1255 habitants.
En 1995, on comptait 1225 habitants.
En 2000, on comptait 1378 habitants.
En 2010, on comptait 1510 habitants.
En deux siècles, la population de Farschviller a presque triplé.
NOS RUES, IL Y A BIEN LONGTEMPS
A l’origine, le village ne comptait que deux rues : la rue du village et la rue de l’église.
Avec le développement du village, des chemins seront aménagés pour devenir de nouvelles rues. C’est ainsi qu’en août 1858, l’entrepreneur BOUR sera chargé de construire la rue des Quatre Vents.
Depuis longtemps, certains chemins avaient déjà une dénomination. Ainsi la rue du Cimetière s’appelait ‘‘rue de l’Ile’’ et la rue des grenouilles s’appelait ‘‘rue du Ruisseau’’, ou bien encore la rue Sainte Barbe était ‘‘rue du Steigel’’.
Un rapport du 4 juillet 1832 nous donne de nombreuses informations quant aux rues, et notamment à leur état.
‘‘Le village de Farschviller est situé dans un fond et les chemins qui mènent dans les villages voisins sont tous en pente raide, au commencement. Couverts de pierres roulantes, ils sont à certains endroits rétrécis par des constructions ou divers dépôts.
Tous les chemins sont établis sur le sol naturel, sans fossé et sans empierrement.
La terre est forte et argileuse, ainsi l’eau des pluies et les eaux ménagères séjournent à la surface des parties plates et peu inclinées de sorte que les piétons ne peuvent y passer. Et cela peu importe les saisons. Les rues sont boueuses et l’air y est même jugé insalubre.
Les deux rues du village sont couvertes d’eau, ce qui rend cette partie du village très malsaine. Les habitants y font pourrir de la paille, du foin et d’autres herbes pour obtenir du fumier.
· Le chemin qui conduit à Théding est si dégradé que l’eau y séjourne en si grande abondance que l’on ne peut plus y passer. Le meunier de Ditchvillers, commune de Cocheren, s’en est plaint en 1831 au sous-préfet. Un autre chemin a dû être ouvert. Ce chemin qui mène vers Forbach est emprunté pour aller vendre les produits du sol et y chercher son charbon.
· Le chemin qui mène à Cappel, du village jusqu’au bois, est raide et encaissé. A 500 mètres, il traverse une petite vallée au milieu de laquelle coule un petit ruisseau qui est fort peu de chose en temps ordinaire, mais qui grossit considérablement par temps de pluie et lors de la fonte des neiges. Les voitures et les piétons passent dans l’eau.
· Un pont de 2 à 3 mètres d’ouverture serait souhaitable ainsi qu’un empierrement du village à la forêt communale. Cappel se propose de restaurer la partie de chemin qui se trouve sur son terrain. Farschviller posséderait ainsi une bonne communication avec la route royale et pourrait ainsi, en toute saison, exporter ses produits vers St Avold, Puttelange et ailleurs, ...
· Il y a un autre chemin qui mène à la voie royale et s’embranche entre Cappel et Hoste. Ce chemin est lui aussi impraticable une bonne partie de l’année.’’
‘
En 1845, l’agent NOYER se plaint au maire du fait que Jean Nicolas FLAUSSE, a détourné les eaux qui traversent son terrain (aujourd’hui, rue Principale) pour les jeter sur un chemin public qui mène à Loupershouse. Le chemin est dégradé sur 70 mètres et il faudra 50 m3 de terre pour combler les trous causés par le déferlement des eaux. Jean Nicolas FLAUSSE est condamné à 58 francs de dommages.
D’après le rapport, la viabilité, dans le village, pourrait être établie en enlevant les pierres roulantes, en nivelant le chemin et en y apportant une couche de 8 cm d’épaisseur en fines pierres, mais également en favorisant, au moyen de rigoles, l’écoulement des eaux pluviales et surtout des eaux ménagères. Puis, dans un second temps, les rues devraient être empierrées, ce qui les rendrait praticables par tout temps et en toute saison.
LES TERRES APRES LE 14ème SIECLE
Avant le 14ème siècle, les terres étaient la plupart du temps réparties en deux catégories :
· la réserve domaniale qui comprenait, outre le château ou la résidence seigneuriale, les champs, les vignes, les pâturages, les forêts et les villages installés autour du château,
· les manses ou tenures comprenaient le reste des terres divisées entre les familles paysannes.
En échange du droit de cultiver la terre et d’y construire une maison, les paysans vivant sur les terres du seigneur, avaient des devoirs envers lui.
Ils étaient soumis à des impôts et devaient participer à des travaux appelés corvées.
En échange, le seigneur leur assurait une protection militaire en cas de guerre ou de danger.
Vers la fin du 14ème siècle, dans notre région, l’accès à la propriété devint enfin possible pour tous les paysans. Pour cela il leur fallait cependant payer un impôt territorial au seigneur local dont dépendait leurs terres ou leur village. Cet impôt s’appelait le cens.
Les terres étaient mesurées et registrées et chacun obtenait un document prouvant de la propriété de ses terres.
En 1618, éclata la terrible Guerre de 30 ans.
Notre région fut presque totalement pillée et décimée. Beaucoup quittèrent la Lorraine pour échapper aux massacres, et nombre de ceux qui sont restés ont péri. A la fin de cette guerre, Farschviller ne comptait plus que 4 familles. Plus tard, certains des exilés sont revenus.
Après les pillages et leur retour, beaucoup d’entre eux ne possédaient plus de document certifiant leurs propriétés.
En 1706, on procéda donc à un arpentage général du village.
L’arpenteur KIPPER commença par délimiter les frontières du village avant de le diviser en 40 cantons.
A l’intérieur de chacun d’eux, furent délimités les forêts, les chemins, les fossés et rivières, puis furent délimités les différentes parcelles.
Ceux qui possédaient encore leurs titres de propriété conservaient naturellement leurs terres, les autres en reçurent de nouvelles.
Pour cet arpentage, KIPPER s’était servi de la toise de Lorraine de 10 pieds de longueur.
Un document de 291 pages relate précisément son travail : désormais chaque parcelle est située, mesurée et répertoriée avec le nom du propriétaire.
Mais un arrêt du Conseil d’Etat, du 27 mai 1732, ordonne le recollement des bans en utilisant, cette fois-ci, non plus la toise de Lorraine, mais celle de France.
Le 28 avril 1745, à huit heures du matin, Joseph Antoine DUBOIS, lieutenant particulier au bailliage d’Allemagne, s’est rendu en la maison de Jean RISSE au village de Farschviller. Il était assisté de Jean Antoine BLANCATTE, arpenteur et juré au bailliage.
Au son de la cloche, le maire, ses adjoints et les habitants du village furent amenés à comparaître devant la maison de Jean RISSE pour entendre cette ordonnance du conseil d’Etat.
Le maire devait choisir trois personnes servant de guides et de porteurs des poteaux de délimitations.
Ce document nous renseigne donc avec précision sur tous les propriétaires ainsi que sur les surfaces et emplacements de leurs propriétés.
Mais il n’y a pas d’indication quant aux habitations : il n’est donc pas possible de situer les maisons du village avant 1814, date du premier plan établi…...